Le bistrot des ethnologues - Renaître... au péril du vivant

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Depuis 1993, une fois par mois dans le cadre chaleureux et convivial d’un café resto et depuis 2 ans dans un centre d’art, un chercheur reconnu des sciences humaines et sociales vient à Montpellier ou ses environs, présenter sa recherche à l’occasion d’une publication récente. Il expose son propos, sa méthode, son expérience du Terrain, sa réflexion sur la discipline, dans un langage adapté à un public de non-spécialistes. C’est le principe du Bistrot des Ethnologues.

Le Bistrot des Ethnologues de Montpellier fait sa rentrée sous le signe du renouveau, après avoir remodelé les contours esthétiques de sa marque de fabrique, qui demeure depuis près de 28 ans le partage du savoir anthropologique autour d’un verre. Nous irons trinquer à notre santé recouvrée, bien au-delà de La Fenêtre et de l’Hérault pour nous installer le temps d’une soirée à Millau et à Toulouse.

Nous démarrerons cette nouvelle édition autour d’un véritable chantier à cœur ouvert, qui nous conduira sur la piste des animaux « chasseurs de virus » avec Frédéric Keck qui présentera des sous-bassement conceptuels qui orientent la manière dont les microbiologistes « traquent » la survenue de maladies infectieuses chez les humains par l’observation des oiseaux. Nous resterons sur le fil de cette liminarité avec le monde animal en compagnie de Bernard Traimond avec qui nous partirons en immersion à la chasse aux sangliers pour découvrir, grâce à la maladresse légendaire de l’anthropologue, les ressorts de la maîtrise de la faune sauvage. Au-delà de la fascination caractérisée par des rapports d’attraction et répulsion, nous nous approcherons de l’ours qui a confié à Nastassja Martin le soin de nous relater leur singulière rencontre. A travers une ethnographie sensible teintée de frictions, de rêves et de métamorphoses, elle nous transmettra son expérience animiste qui s’avère une source précieuse d’inspiration pour rester humains et connectés au vivant. Les vaches du pays Mursi d’Ethiopie scelleront cette approche paradoxale des rapports entre humains et animaux, par l’entremise de Jean-Baptiste Eczet qui dévoilera comment elles sont choyées par leurs éleveurs avant d’être mises à mort. Loin de s’en tenir à de simples soins, les Mursi développent toute une esthétique corporelle et une organisation sociale inspirée de la valeur de l’animal qui repose en particulier sur la couleur de sa robe. Nous reviendrons ensuite avec Dorothée Dussy et Elsa Faugère aux perceptions des évolutions environnementales telles qu’elles sont élaborées par les chercheurs à partir de l’exemple des abeilles et de leur inquiétante surmortalité en Europe. La pulvérisation chimique, au centre des débats, passe du statut de poison à celui de remède selon les perceptions du « fonctionnement du vivant » élaborées par les apicultrices et apiculteurs qu’elles ont rencontrés ; lesquels doivent concilier leur pratique apicole avec la rentabilité de leur activité.

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