Une vie, une œuvre. Hommage à Martine Segalen

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Ce colloque retrace la trajectoire et les apports scientifiques de Martine Segalen (1940-2021), chercheuse et professeure à l’université de Paris Nanterre, figure majeure de l’ethnologie française et de l’histoire du musée national des Arts et Traditions populaires, dont le Mucem est issu.

À rebours d’un hommage classique qui s’appuierait sur une présentation exhaustive des thématiques abordées dans ses recherches (la parenté, la généalogie, le sport, les migrations, les rituels, le folklore, la culture matérielle, l’anthropologie européenne), ce colloque s’articule autour de l’idée de déplacement.

Il s’agit, à travers cette notion, d’éclairer le positionnement intellectuel, théorique et humain de Martine Segalen, dont le travail a marqué les paysages intellectuels nationaux comme internationaux, et ouvert la voie à de nombreux jeunes chercheurs et chercheuses.

Les travaux de Martine Segalen, comme ce qu'elle a su transmettre à ses étudiants, reflètent d'abord une exigence personnelle et intellectuelle : la nécessité de se « déplacer » et de déplacer son regard sur la vie ordinaire, d'entrer dans des mondes pour faire émerger les pensées.

Ce trait traverse l'ensemble de son parcours et de son approche, se déplaçant entre et déplaçant des savoirs, des mondes, des institutions, des terrains, des individus, des traditions académiques nationales, avec l'ouverture sur et les nombreuses collaborations à l'international. Elle a franchi ainsi à de nombreuse reprises les frontières entre musée et université, recherche et engagement au cœur de la société, enseignement et don ou transmission, restant aussi toujours sur les frontières en faisant dialoguer entre eux des institutions et des modes de faire la recherche, parfois cloisonnés.

Le colloque explore cette idée selon deux axes principaux :

Le premier s'intéresse à la manière dont Martine Segalen s'est construit une place singulière au sein de la recherche et de la muséologie françaises ainsi que de l'enseignement en se (dé)plaçant entre différentes institutions : à travers non seulement son travail au Musée National des Arts et Traditions populaires (Mnatp) dans lequel elle a joué un rôle fondamental pour les collections, la muséographie l'histoire même de cette Institution ; mais aussi, et en lien avec les Mnatp, à travers ses premières thématiques de recherche, la parenté en particulier, dont elle est devenue une spécialiste incontournable, de renommée internationale . Sous-tendant ces deux sujets, il s'agit également de souligner son rôle à la fois de médiatrice -entre les différentes institutions, reliant les Mnatp et le Centre d'Ethnologie Française (CEF) dont elle a été la directrice, la Société d'Ethnologie Française (SEF), la Mission du Patrimoine ethnologique, l'Université Paris Nanterre et le CNRS- et de passeuse de savoirs, notamment par son engagement dans l'écriture, l'enseignement et la direction de la recherche.

Le second met au jour un aspect non moins fondamental de sa carrière, à savoir sa dimension internationale : par ses collaborations avec de nombreux chercheurs à l'international, en Europe et au­ delà, dont elle a marqué durablement la pensée et l'enseignement ; par ses publications traduites en plusieurs langues ; par son engagement dans la revue Ethnologie française, dont elle a assumé la direction, et son travail autour des numéros « Européens » ; et enfin par sa volonté d'inscrire ses étudiants dans des parcours et des collaborations internationales.

Le colloque, en français et en anglais, alterne des communications autour de ces axes et des tables rondes où dialogueront différents chercheurs. Il se clôt par une visite des réserves dans le Centre de conservation et de ressources du Mucem, dont les collections historiques du Mnatp portent l'empreinte de Martine Segalen et de son travail au musée.

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