Research

The main mission of the INSHS is to promote and disseminate the latest discoveries in the humanities and social sciences in open access. Its researchers produce an average of 6500 scientific publications per year. With its partners, the Institute develops and jointly runs transversal research networks throughout France.

Stratégie

L'InSHS inscrit ces travaux de recherche dans une perspective interdisciplinaire, internationale, attentive à la science ouverte. Il est aussi porteur de grandes infrastructures de recherche pour l'ensemble de la communauté nationale de recherche en sciences humaines et sociales.

Encourager le déploiement de la recherche à l’international

À l’instar des neuf autres instituts du CNRS, l’INSHS a fait de l’internationalisation des recherches menées par ses communautés scientifiques l’une de ses priorités. Il la décline à travers de multiples actions. L’institut incite en particulier ses personnels à interagir avec les communautés scientifiques aussi bien des États ayant une ancienne tradition de recherche que des pays scientifiquement émergents.

Dans cette optique, l’INSHS a créé plusieurs International Research Laboratory (IRL) / Laboratoires de recherche internationaux. Il copilote avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères un exceptionnel réseau d’unités mixtes des instituts français de recherche à l’étranger (Umifre). L’institut soutient par ailleurs la mobilité à l’international de nombreux chercheurs à travers un dispositif d’aide financière. Il favorise leur participation à des International Emerging Action (IEA) / Actions émergentes à l’internationalainsi qu’à des International Research Network (IRN) / Réseaux de recherche internationaux et des International Research Project (IRP) / Projets de recherche internationaux.

Être acteur de l’interdisciplinarité du CNRS

L’INSHS s’inscrit dans la logique d’échanges et de recherches transversales définie par le CNRS via la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires (MITI) du CNRS.

Il co-élabore, par exemple, avec l’Institut des sciences biologiques (INSB) des projets de recherche portant sur le cerveau, la cognition et le comportement. Avec l’Institut écologie et environnement (INEE), l’INSHS initie des projets qui interrogent les relations des êtres humains avec leurs milieux. Des unités développant ce type de recherches sont pilotées ou copilotées par l’INSHS. Il favorise aussi les interactions de ses chercheurs avec les sciences informatiques et les sciences de l’ingénieur.

MITI du CNRS

Porter des infrastructures nationales de recherche

Parce qu’il favorise l’interdisciplinarité, l’accès aux données numériques est à la fois un atout et un défi pour l’INSHS. Les infrastructures de recherche (IR) spécialisées en sciences humaines et sociales exploitent au mieux ces flux massifs de données.

C’est notamment le cas de deux très grandes infrastructures de recherche (TGIR) dont l’ISHS soutient activement le déploiement national :

  • Progedo, chargée d’accélérer la production et la gestion de données dans les universités ;
  • Huma-Num (« Humanités numériques »), qui propose des services de stockage, de traitement, d’interopérabilité et de diffusion des données collectées.

Elles travaillent en lien avec le Réseau national des Maisons des sciences de l’homme (RNMSH), qui réunit et coordonne la recherche de 23 établissements sur le territoire. Aujourd’hui, le RNMSH est devenu le lieu de partenariats privilégiés et d’échanges entre universités, organismes et collectivités locales.

Définir et soutenir des priorités scientifiques

L’InSHS définit et soutient des priorités scientifiques. Ce travail est mené en dialogue avec les sections du comité national, son conseil scientifique et plus largement les communautés de recherche réunies dans les unités de recherche et les réseaux. Il tient également compte des objectifs du Contrat d'Objectifs et de Performance du CNRS.

Ces priorités sont par nature évolutives, mais leur définition permet, pendant quelques années ou de façon plus durable, d’orienter de façon privilégiée la politique scientifique de l’InSHS. En particulier, à l’heure actuelle, l’InSHS soutient l’archéologie et l’anthropologie et coordonne un important volet de recherche en sciences de l’Antiquité. L’InSHS s’attache aussi à renforcer certaines approches méthodologiques : celles relatives aux études aréales ; aux sciences partagées ; aux humanités numériques ; à la conceptualisation et la formalisation, aux analyses qualitatives et quantitatives des données, et à l'expérimentation. Enfin, l’InSHS soutient le développement de recherches sur certains objets : santé, habitabilité de la planète, transitions numériques, inégalités éducatives, intelligence artificielle.

L’InSHS ambitionne de mettre en place une réflexion prospective collective. Pour ce faire, dès 2022, il participe, co-organise, conçoit des colloques prospectifs, soutient des réseaux prospectifs, etc.

Au-delà des priorités définies ci-dessus, l'InSHS organise ou soutient des communautés pluridisciplinaires au sein des sciences humaines et sociales, réunies par un même objet. Voir la rubrique Le portail des recherches en sciences humaines et sociales du site. 

Le portail des recherches en sciences humaines et sociales

Ce Portail de la recherche pour les sciences humaines et sociales du CNRS présente les domaines disciplinaires, méthodes et objets ou thématiques qui constituent les socles majeurs des recherches menées dans les unités (co-)pilotées par l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS en France et à l’étranger, les réseaux nationaux et internationaux (co-)portés, les programmes de recherche nationaux, les chaires, les opérations scientifiques qu’il coordonne, etc., en lien avec son rôle d’opérateur pour les infrastructures de recherche en sciences humaines et sociales ou de son implication dans telle ou telle infrastructure au niveau français et européen.

Domaines disciplinaires

Approches et enjeux méthodologiques

Objets de recherche

Actions scientifiques et programmes de recherche

Les actions scientifiques et les programmes de recherche présentés ci-dessous constituent des outils majeurs de déploiement de la politique scientifique de l’InSHS. Ils portent sur des questions de recherche souvent transversales aux sciences humaines et sociales, et parfois liés à des interfaces interdisciplinaires. Objets de financement spécifique, développés sur plusieurs années, ils permettent de structurer des communautés de recherche à l’échelle nationale comme internationale.

Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR)

Dans le contexte du Programme d’investissements d’avenir 4, le CNRS est impliqué dans le portage de programmes et équipements prioritaires de recherche et des volets recherche de stratégies nationales d’accélération. L’InSHS s’est engagé dans cette dynamique.

En savoir plus

Chaire France-Québec sur la liberté d’expression (LIBEX)

La définition, les usages et les limites de la liberté d’expression dans les sociétés occidentales et partout dans le monde font de longue date l’objet de réflexions philosophiques, juridiques ou politiques. Alors qu’aujourd’hui, l’héritage des Lumières est contesté, il est essentiel de comprendre pourquoi, à quelles fins, dans quels contextes la liberté d’expression a été envisagée comme un idéal pour la connaissance et un principe politique. Il est non moins indispensable de comprendre comment elle a été régulée par les différents régimes politiques qui l'ont reconnue afin d'éclairer les cadres normatifs et les pratiques à l'ère contemporaine, ainsi que les nouveaux défis qui se posent dans divers domaines : sciences, religions, arts, mais aussi sur les nouveaux canaux de diffusion qui se développent sur Internet.

Organisée en réseaux transnationaux, la chaire se déploiera autour de quatre axes : un, plus général, abordera la question de la régulation de la liberté d'expression en rapport avec les droits humains fondamentaux et la démocratie ; les trois autres traiteront plus spécifiquement de ses rapports avec la religion, la science et l'art.

Les axes de ce programme ont été élaborés par un comité bilatéral France-Québec coordonné par Gisèle Sapiro et Geneviève Nootens, et composé de Véronique Champeil-Desplats, Yvan Leclerc, Michaël La Chance et Louis-Philippe Lampron. Ils ont ensuite été complétés en concertation avec les responsables désignées pour chacun.

L'équipe française s'est dotée d'un Conseil scientifique composé de :

  • Véronique Champeil (professeure de droit, Université Paris Nanterre)
  • Christophe Charle (professeur émérite d'histoire moderne et contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Eric de Chassey (professeur d'histoire de l'art, directeur général de l'INHA)
  • Yvan Leclerc (professeur émérite de lettres modernes, Université de Rouen)
  • Dominique Lagorgette (professeure en Sciences du langage, Université de Savoie)
  • Gloria Origgi (directrice de recherche au CNRS, Institut Jean-Nicod)
  • Gisèle Sapiro (directrice de recherche au CNRS, directrice d'étude à l'EHESS, Centre européen de sociologie et de science politique de la Sorbonne). Gisèle Sapiro est la coordinatrice scientifique de la chaire LIBEX

Axe 1 - Liberté d’expression, démocratie et droits humains fondamentaux : quelle régulation ?

Thomas Hochmann (Université Paris Nanterre), Pierre Rainville (Université Laval)

La liberté d’expression, ses conditions, ses formes, les atteintes qui lui sont portées sont un objet essentiel des travaux de recherche sur les démocraties et les régimes autoritaires, tant sur le plan des principes juridiques et politiques (notamment la liberté de pensée et la libre circulation de l’information), qu'au point de vue socio-historique. S’intéresser à la liberté d’expression mène en effet nécessairement à soulever les questions de ses limites et de la manière dont on les légitime. La liberté d’expression se pose ici comme objet politico-juridique, puisqu’elle se présente à la fois comme norme sociale et comme objet du droit — deux dynamiques qui entrent souvent en collision (notamment sur les réseaux sociaux) et obligent à penser le rapport entre le droit et d’autres formes de régulation. 

Ainsi arrimée aux systèmes juridiques et aux formes de gouvernement, la liberté d’expression est abordée à travers des approches centrées sur tel ou tel contexte national ou régional (européen, nord-américain) ou encore de façon comparative. Son étude croise d’autres enjeux, tels que ceux des discriminations (d’individus, de groupes) et des conflits mémoriels ou encore de la justice. Fortement réduite en régime autoritaire, qui n'autorise pas la manifestation publique d'opinions contraires à la politique officielle, la liberté d'expression est également bornée, en régime démocratique, par la provocation au crime ou au délit et par l’impact que certains propos et images peuvent produire sur les droits de tiers individus (diffamation), groupes (racisme, antisémitisme, sexisme) ou représentants officiels de l'État, notamment. Le problème de la régulation, par exemple face aux discours de haine ou aux fausses nouvelles, se pose plus encore sur Internet qui échappe largement aux cadres juridiques existants ; ici l'espace des possibles oscille d’une part entre la censure et le contrôle tels que pratiqués actuellement par les autorités chinoises, et d’autre part la liberté absolue préconisée par exemple par Elon Musk, désormais propriétaire de Twitter. L’un des grands enjeux est la nature hybride des réseaux sociaux, partie au débat public mais contrôlés par des intérêts privés qui décident notamment de ces algorithmes qui orientent les ‘conversations’. 

De plus, des voix se lèvent, à l'extrême droite notamment, contre les restrictions qui visent à protéger les groupes et individus en situation de vulnérabilité face au pouvoir de la parole ou de l'image ; cela se fait parfois paradoxalement par une rhétorique qui retourne la liberté d’expression contre les individus en situation de vulnérabilité ou de discrimination.

Enfin, l'état d'urgence a restreint certaines libertés publiques et individuelles, notamment avec les mesures antiterroristes qui touchent aussi à la liberté d'expression.

Axe 2 - Liberté d’expression, croyances religieuses et identités

Hanane Karimi (Université de Strasbourg), Solange Lefebvre (Université de Montréal) 

Cet axe s’intéresse à deux domaines faisant l’objet de débats sociaux, politiques et juridiques complexes. Le premier concerne la question du rapport que les sociétés démocratiques entretiennent avec les convictions religieuses. Le second se rapporte au caractère sensible des controverses relatives à la prise en compte des minorités.

D’une part, les religions monothéistes historiquement reconnues ont de tout temps restreint la liberté d'expression en leur sein et combattu publiquement les hérésies telles qu’elles les ont définies pour imposer leurs dogmes et vision du monde. Paradoxalement, ces religions ont également permis le développement d’une pensée philosophique parfois critique, et un travail d'exégèse qui nécessite une pratique intellectuelle continue. Leur statut juridique varie, entre religion d'État, religion majoritaire dans un régime laïc, religion minoritaire (dans un État religieux ou laïc), religion ou croyance proscrite dans un État religieux ou laïc (à l'instar des sectes). En fonction de ce statut et du cadre normatif, mais aussi des normes éthiques, elles sont plus ou moins « protégées » du blasphème et de l'injure. Si elles peuvent servir d'instrument de répression des libertés comme en Afghanistan aujourd'hui (ou comme l'Inquisition par le passé), elles peuvent aussi véhiculer des messages de tolérance et d’ouverture au dialogue interculturel, et s’ajuster aux règles démocratiques en matière de liberté d'expression. Mais les attentats terroristes perpétrés par des islamistes radicaux contre les caricatures du prophète, dont ont été victimes les journalistes de Charlie Hebdo et Samuel Paty, soulèvent la question des conditions d'exercice de la liberté d'expression et de critique et des dangers auxquels elle expose celles et ceux qui en usent. De manière plus générale, cet aspect ouvre sur la question des orthodoxies et des hétérodoxies, ainsi que sur la manière dont les sociétés sécularisées pensent le rapport aux croyances. 

D’autre part, si l’on ne peut nier que derrière les controverses relatives à la prise en compte de la diversité se trouvent de véritables enjeux d’égalité et d’inclusion, la liberté d’expression a vocation à protéger la diffusion des idées critiques, y compris celles qui choquent et dérangent ; partant, elle ne peut être limitée en fonction des seules sensibilités d’autrui ou d’un droit à ne pas être offensé. C’est de nouveau ici la question des autorités qui se pose : qui a autorité pour dire quoi, et qui a autorité pour limiter la parole ? 

Axe 3 - Savoirs, science et liberté d’expression

Thibaud Boncourt (Université Jean Moulin Lyon 3), Maryse Potvin (UQAM)

La liberté d’expression est aussi un objet qui intéresse directement le domaine de la production et de la diffusion des savoirs. Elle apparaît d’abord inhérente à la démarche scientifique, en ce qu’elle crée les conditions de la multiplication d’hypothèses, de l’émergence de controverses et de la cumulativité des connaissances. Elle joue également un rôle dans la diffusion des savoirs au sein du champ académique, dans le cadre d’activités pédagogiques et dans d’autres sphères sociales. La notion s’articule ainsi à celle de liberté académique, entendue comme un droit spécifique aux universitaires, inscrit dans le droit international, et garantissant leur liberté d’enseignement, de recherche et d'expression.

Sur la période récente, ces libertés ont été remises en causes par différents processus. Dans des régimes dits « illibéraux », des champs de recherche entiers (comme les études de genre) et des institutions académiques (comme l’université d’Europe centrale à Budapest) ont été la cible d’interdictions ou d’encadrements drastiques. Dans des contextes plus démocratiques, des universitaires et les savoirs qu’ils produisent ont également fait l’objet d’attaques de formes diverses — coupures de financements, actions en justice (procédures-baillons, procès en diffamation), campagnes de dénigrement, désinformations, etc. De nouvelles régulations ont aussi encadré plus strictement les pratiques professionnelles des chercheurs et chercheuses, par exemple en contrôlant leur caractère éthique et intègre.

Ces formes de limitation et d’encadrement des libertés académiques sont le fait d’acteurs variés et ont des finalités tout aussi diverses. Elles peuvent impliquer les universitaires eux-mêmes, qui développent de nouvelles pratiques ou structures pour contrôler les activités de leurs collègues et dénoncer celles qu’ils perçoivent comme déviantes. Elles peuvent aussi être le fait d’acteurs politiques et politisés, qui visent par divers procédés à limiter le développement de certains champs de recherche. Dans des cas de controverses ou « d’affaires » fortement publicisées, des acteurs médiatiques, des tribunaux ou encore des citoyens ordinaires peuvent également jouer un rôle.

Ces évolutions doivent être appréhendées en lien avec le développement concomitant d’autres régimes de véridiction. Des groupes divers, alternativement valorisés (comme « alternatifs » par exemple) ou stigmatisés (comme « complotistes » par exemple), se revendiquent en effet de la liberté d’expression pour proposer d’autres modes de production des savoirs, en dehors des institutions les plus consacrées. La question de la liberté d’expression s’articule ainsi étroitement aux luttes pour la construction sociale de la « vérité ».

Axe 4 - Censure et création

Anna Arzoumanov (Sorbonne Université), Mathilde Barraband (Université du Québec à Trois-Rivières)

La liberté d'expression artistique est le fruit d'une histoire de luttes pour l'autonomie de la création. Les écrivaines ont été aux avant-postes de cette lutte. L'histoire de leurs affrontements avec les tribunaux, laïcs ou religieux, et du recours à un langage codé pour contourner la censure, constitue une mémoire collective qui fonde l'éthique des créateurs et créatrices modernes et contemporaines, même s’il s’en trouve aussi du côté des censeurs. À cet égard, la fatwa lancée en 1989 contre Salman Rushdie pour ses Versets sataniques, et l’attentat dont il a été victime, concrétisent un nouveau type de menace qui pèse sur une liberté qui semblait acquise dans les démocraties libérales. L’histoire de la littérature et des arts est pourtant jalonnée d’épisodes au cours desquels des productions artistiques et littéraires ont fait polémique ou ont été censurées, parce qu’elles ont été perçues comme blasphématoires, licencieuses, dangereuses pour la société, trop « crues », « obscènes », injurieuses ou haineuses. Cela soulève de nombreuses questions, relatives notamment à la spécificité de la liberté d’expression dans les œuvres, à la représentation indirecte et à la responsabilité de l’auteur, à l’effet de littéralisation, ainsi que, de manière plus générale, au sens à donner au geste artistique. Ici se trouve évidemment posée la question de savoir (comme dans les autres axes) qui est en mesure de censurer, ainsi que celle de l’instrumentalisation de l’art.

D'aucunes plaident pour la définition d'une liberté de création distincte de la liberté d'expression, en arguant des droits de la fiction, qui du reste sont aujourd'hui souvent reconnus par les tribunaux.

Mais se pose la question du recours à la fiction pour faire passer des messages prohibés dans l'espace public (discours racistes, antisémites, sexistes). Par ailleurs, la liberté d’expression artistique demeure fortement bornée par la diffamation et la protection de la vie privée, qui s'applique même lorsqu'il s'agit de fiction et par la législation protégeant les mineurs et interdisant les discours et représentations pédophiles caractérisés.

Plus généralement, l’exception artistique est aujourd’hui débattue et ces débats méritent d’être analysés en tant que tels. Le statut privilégié de la fiction ne saurait épuiser la réflexion sur l’art et sa portée, ni sur son rapport avec le réel, comme l’attestent aussi les autres formes d’expression artistique.

SOSI - Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions

L’InSHS (co-)pilote plus de 200 unités de recherche et près de 300 structures de recherche. Il favorise en outre depuis plusieurs années l’émergence de réseaux de recherche – aux niveaux national et international, regroupant des UMR comme des UR dans des réseaux prospectifs ou thématiques. 

En outre, l’InSHS souhaite soutenir de façon prioritaire des études et enquêtes de longue durée sur un certain nombre d’enjeux autant scientifiques que sociaux. En effet, le besoin de tels formats est nécessaire pour l’étude de certains objets afin de permettre des analyses en profondeur des dynamiques et d’éclairer les événements contemporains. Un tel ancrage dans la durée doit permettre de garantir la continuité de la recherche engagée (évitant ainsi aux communautés passant d’un AAP à un autre de tordre leurs questionnements pour entrer dans le cadre des AAP successifs ou de connaître des interruptions dans le développement de leurs recherches) ; il doit également permettre de structurer des communautés de recherche et d’ingénierie de la recherche durables et stables.

Dans cette optique, l’InSHS développe depuis 2021 des SOSI (Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions). Ils constituent des formes d’accompagnement et de soutien à la recherche en sciences humaines et sociales. Dans certains cas, ils peuvent s’inscrire dans un site dédié, le site étant un lieu géographique/institutionnel, délimité dans l’espace, pour les besoins de la recherche, renvoyant systématiquement à des configurations d’acteurs (habitants, collectivités territoriales/locales, associations, professionnels, communauté artistique, etc.), ou bien correspondre à une étude ou enquête de longue durée.

Un SOSI peut fédérer plusieurs équipes de recherche SHS (et au-delà si la question de recherche le justifie), plusieurs compétences disciplinaires. L’enquête peut reposer sur différents types de sources (archives, données administratives, observations ethnographiques, entretiens, etc.). 

Dans chaque cas, le scénario envisagé est la réunion de 3 à 5 équipes autour d’un questionnement de recherche commun, avec un pilotage scientifique dédié, dotée dans la durée d’un soutien financier et en termes de ressources humaines. Le format de cette réunion varie : pilotage par une UMR phare, fédération de recherche, plateforme, etc. Ce financement n’exclut pas la réunion d’autres sources de financement par le porteur. 

Ce soutien et sa reconduction font l’objet d’un arbitrage annuel par l’InSHS et les recherches soutenues seront présentées sur son site dans une section dédiée aux SOSI. 

 Suivi et coordination à l’InSHS : Fabrice Boudjaaba

Observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la vallée de la chimie lyonnaise

Ce projet s’inscrit dans le sillage des enquêtes de santé environnement-travail participatives. Il vise la création d’un observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la région Rhône-Alpes et plus précisément dans le bassin industriel lyonnais, surnommé la Vallée de la chimie lyonnaise. Cette dernière s’étend le long du Rhône sur une quinzaine de communes depuis Lyon jusqu’à la frontière de l’Isère.

Alors qu’il s’agit d’un des territoires industriels les plus importants de France, l’effet de cette activité industrielle sur la santé des riveraines et des salariées des sites de production demeure largement sous-étudié. En effet, il n’existe qu’un seul registre départemental de cancer (pour l’Isère) pour toute la région Rhône-Alpes, et les études répertoriées par Santé Publique France sur les risques sanitaires dans les bassins industriels français n'identifient pour le Sud lyonnais que de rares données sur les niveaux de pollutions atmosphériques. La « vallée de la chimie » cumule pourtant des centaines d’anciens sites pollués et des installations dangereuses et polluantes toujours en activité, dont plusieurs sont classées Seveso. Elle est marquée par plusieurs catastrophes et pollutions industrielles dont la catastrophe de Feyzin en janvier 1966 (explosion de la raffinerie qui fait 18 morts), les pollutions du Rhône (à l’acroléine en 1976, à l’hydroquinone au début des années 1980 et au PCB de manière récurrente des années 1970 aux années 2010) ou encore l’incendie du port Édouard Herriot en 1987.

L’Observatoire aura trois fonctions :

  • Faire un état des lieux des savoirs scientifiques existants ainsi que des normes sanitaires et des mobilisations collectives relatives à ces savoirs. Bien que ce territoire ait été le théâtre de plusieurs mobilisations relatives à la santé et l’environnement au cours des années 1970, celles-ci se sont faites nettement plus rares à partir des années 1980.
  • Analyser les raisons de la relative non-production de savoirs, de la non-publicisation et de l’absence de prise en charge publique de nombreux problèmes de santé en lien avec les pollutions industrielles.
  • Co-produire des données de santé participative en construisant une équipe de recherche pluridisciplinaire (sociologie, science politique, toxicologie, épidémiologie, géographie, histoire).

Porteurs : Gwenola Le Naour, Sciences Po Lyon, Valentin Thomas, Sciences Po Lyon / Institut universitaire européen de Florence ; Triangle (CNRS / ENS Lyon / Sciences Po Lyon / Université Lumière Lyon 2)

Vers un réseau national de recherche pour l’action sur les cancers d’origine professionnelle et environnementale

Travailleures agricoles et habitantes exposées aux pesticides, sites de production ou de stockage dont les activités ordinaires contaminent les riveraines, accidents et catastrophes industrielles etc., la plupart des contaminations environnementales prennent leur source sur des lieux de travail. Les expositions professionnelles aux toxiques sont donc au cœur des enjeux de santé-environnement et les cancers liés au travail jouent le rôle de sentinelles de la santé environnementale.

Ancrés en Seine-Saint-Denis (depuis 2002) et dans le Vaucluse (depuis 2017), deux Groupements d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle mettent en œuvre une démarche de recherche interventionnelle originale. Celle-ci vise à produire, à partir de cohortes de patients atteints de cancers pris en charge dans différents services hospitaliers (APHP et CH Avignon), des connaissances sur les activités de travail exposant aux cancérogènes, leur traçabilité, les obstacles et/ou résistances à leur reconnaissance. Cette recherche pour l’action à la croisée des sciences humaines et sociales, d’une part, de la clinique, de l’épidémiologie et des sciences biologiques et physico-chimiques, d’autre part, vise à briser l’invisibilité des cancers dus au travail, à favoriser leur prévention et à nourrir des actions de formation.

L’enquête GISCOP part de la description fine des activités de travail réelles exercées par les patientes atteintes de cancer lors d’un entretien de reconstitution de leur parcours professionnel. Ces parcours sont analysés par le Collectif pluridisciplinaire d’expertise des conditions de travail et des expositions toxiques, qui identifie et caractérise, à chaque poste de travail, les expositions aux cancérogènes (classements CIRC & UE). Les patientes considérées comme éligibles sont orientées vers une démarche de déclaration de maladie professionnelle et celles et ceux qui souhaitent s’y engager sont accompagné·e·s dans les procédures, souvent longues et compliquées.

La prégnance des enjeux de santé environnementale conduit les deux GISCOP à élargir leurs actions. Tandis que le GISCOP 93 devient une structure régionale dont les résultats de recherche et les actions nourrissent des travaux et des programmes d’envergure nationale – notamment en matière de prévention, le GISCOP 84 se structure progressivement en pôle de recherche interdisciplinaire sur les questions de santé-travail-environnement en basse vallée du Rhône – en lien avec des médecins hospitaliers, des chercheurs en toxicologie, épidémiologie et biologie. Ces évolutions s’inscrivent dans une logique de décloisonnement des frontières – socialement construites – de la santé-travail et de la santé environnementale.

Par ailleurs, les deux GISCOP sont régulièrement sollicités par des acteurs variés (chercheurs, médecins, collectifs de travailleurs) intéressés par la mise en place d’une démarche similaire. Or, si la démarche d’enquête est désormais stabilisée et que les outils transférables existent, aucun des deux GISCOP ne dispose à ce jour des ressources nécessaires pour proposer un réel appui à des porteurs de projets qui souhaitent s’engager dans la création de dispositifs du même type.

Dans ce contexte, la création d’une structure commune aux deux GISCOP, préfigurant la constitution d’un réseau national de recherche interventionnelle offre un début de réponse aux enjeux sanitaires et sociaux colossaux que soulèvent les questions de santé-travail-environnement en poursuivant un triple objectif :

  1. de donner un cadre scientifique commun aux recherches menées par les deux équipes (analyse comparée des données collectées, valorisation des résultats communs, construction de nouveaux axes de recherche) et de servir d’espace d’échanges avec des chercheur·e·s et structures de recherche nationaux et internationaux ;
  2. d’augmenter la visibilité de la démarche GISCOP auprès des acteurs du champ et servir de cadre de dialogue avec les institutions nationales sur les plans de la recherche, de la formation et, plus largement, des politiques publiques ;
  3. de proposer un accompagnement de porteurs de projets à la création d’autres GISCOP, via la formation et la mise à disposition des outils de l’enquête permanente : montage de projet, de reconstitution des parcours professionnels, d’expertise collective, base de données GISCOP sécurisée et accessible à distance, etc.

Porteurs : Sylvain Bertschy, CNRS, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux Sciences sociales, Politique, Santé (IRIS) , Moritz Hunsmann, CNRS, Centre Norbert Elias ; Anne Marchand, Université Sorbonne Paris Nord, Centre d’histoire sociale des Mondes Contemporains (CHS) ; Zoé Rollin, Université Paris Cité, Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS), Judith Wolf, EHESS, Centre Norbert Elias

Observatoire des héritages du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP)

La déclassification d’archives régaliennes relatives aux essais nucléaires en Polynésie permet d’aborder une nouvelle phase de la recherche socio-historique sur ces essais. L’InSHS a mis en place un dispositif d’enquête piloté sur le plan scientifique par Renaud Meltz, historien, qui était déjà impliqué dans un programme de recherche sur l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique (« Histoire et mémoires du CEP », 2018-2021), marqué par la publication d’un ouvrage pluridisciplinaire (Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique, Vendémiaire, 2022). Ce dispositif s’inscrit dans un projet de plus grande ampleur coordonné avec l’Institut des sciences de l’univers, l’Institut écologie et environnement et l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, sur les bouleversements des sociétés et des écosystèmes induits par les changements globaux ou certains événements. Ce dispositif d’enquête se concentre sur les héritages des essais nucléaires menés à Moruroa et Fangataufa de 1966 à 1996, qu’ils soient sanitaires ou socio-culturels. La Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique (MSH-P, UAR2503, CNRS / Université de la Polynésie française) accueille ce dispositif.

Une socio-histoire de la santé des Polynésiens et des vétérans du CEP

Il s’agit de reconstituer, à partir d’archives régaliennes déclassifiées, des archives vivantes du département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires et de témoignages des vétérans et riverains des essais, le système institué pour prendre en compte la dimension sanitaire des tirs par les autorités militaires et civiles depuis l’état des lieux sanitaire dressé en amont des premiers tirs jusqu’à la mise en œuvre des essais et le suivi de leurs conséquences. Comment ce système a-t-il pris en compte les effets sanitaires et environnementaux depuis la politique de prévention et d’information sur les risques jusqu’au soin, en passant par la mesure des expositions aux retombées ? Le projet considère également la médecine militaire ordinaire pour les riverains des sites d’essais à partir de la base avancée de Hao et ses héritages dans la carte d’accès aux soins aujourd’hui en Polynésie.

L’étude considère en trois lieux la façon dont les politiques de santé se sont déployées et se sont confrontées aux facteurs sociaux d’exposition aux radiations : un bâtiment de la marine hébergeant des opérateurs européens et polynésiens pendant les essais ; un atoll habité, proche de Moruroa ; un district de l’archipel de la Société. L’enquête aura une dimension à la fois prosopographique et biographique, en proposant des récits de vie de vétérans choisis en fonction de leur diversité de profils et d’expériences liées au CEP.

Cette socio-histoire de la santé élargit le spectre des héritages des essais par-delà les retombées radioactives, à savoir les modifications de mode de vie, d’alimentation et de rapport à l’environnement, et considère le système de santé polynésien après la fermeture du CEP qui le fait passer d’un régime étatique et militaire à une organisation civile et territoriale, dans le cadre du statut d’autonomie du territoire, face à ces autres défis sanitaires indirectement induits par le CEP.

Les impacts socio-culturels de la Polynésie nucléarisée

Il s’agit de documenter les impacts socio-culturels du CEP avec ses enjeux linguistique, géographiques, socio-économiques. Ce projet mobilisera des doctorants et/ou post-doctorants pour documenter ces héritages du CEP à deux échelles. Une socio-histoire des migrations générées par le CEP à l’échelle de la Polynésie française (PF) ambitionne d’établir une base de données des flux inter-îles depuis le début du chantier du CEP (1963) qui permette de dresser une typologie des migrations de travail dans toutes leurs dimensions :

  • historique : première entrée dans le salariat ou antérieure avec l’exploitation du phosphate ou autre),
  • économique : type et durée du contrat de travail, compétences
  • géographique : migrations pendulaires, définitives, sauts d’île à échelle de la PF voire du Pacifique avec la Nouvelle-Calédonie, ou hexagone, voire Europe (travailleurs Portugais).

On ciblera ainsi des terrains pertinents dans l’agglomération de Papeete et un ou plusieurs terrains de départ (Australes, Marquises ?) en vue d’une deuxième étude, qualitative, à l’échelle d’un quartier.

Enfin, nous postulons que les impacts socio-culturels du CEP se comprendront mieux dans un cadre élargi pour considérer les circulations (de choses, de personnes, d’idées) et permettre une approche comparative entre les différents sites d’essais depuis le choix du site polynésien, qui s’est fait dans un Pacifique déjà nucléarisé, jusqu’aux processus de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais. Le SOSI ambitionne à terme une étude comparative des héritages du CEP à la lumière des essais états-uniens et anglais dans le Pacifique, du choix du site aux indemnisations des victimes.

Porteur : Renaud Meltz, université de Haute-Alsace, Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT), Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique

The portal for research in the humanities and social sciences

Research at the INSHS relies on groups and networks which produce new digital resources. Many of these are available in open access.

Transversal research networks

The INSHS draws on its national expertise to jointly develop and lead cross-disciplinary networks throughout France with its university and institutional partners. Examples are Scientific Interest Groups (GIS) such as the Gender Institute, the Scientific Interest Groups working on African Studies or Asia, the Middle East and Muslim World along with a set of national (GDRs) or international research networks (IRNs).

In a similar vein, the INSHS has initiated multidisciplinary thematic networks (RTPs) which have worked on one-off expert missions studying food, war studies or the visual sciences and cultures.

The "SHS Sante" Platform

The "SHS Santé" research platform was set up in autumn 2020 for a period of 24 months thanks to funding from the Ministry of Higher Education, Research and Innovation. It aims to develop collaborative humanities and social sciences research in the field of health while serving humanities and social sciences research in all its disciplinary components.

To develop this platform, the CNRS Institute for Humanities and Social Sciences chose to collaborate with the National Institute for Demographic Studies (Ined), the École Pratique des Hautes Études(EPHE) and Sorbonne Paris Nord University. These establishments are members of the Condorcet Campus one of whose main scientific themes is "Public Health, World Health". Institutions outside the Campus like the EHESP School of Public Health or the Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam) are also associated with this platform.

Three themes are the object of particular study in this collaborative research project:

  • Patient and public involvement in how services, public policy making and research are organised.
  • The effects of structural changes on human health and lifestyles, particularly environmental, climatic and demographic changes.
  • The challenges of implementing public health policies at the territorial level with particular focus on health inequalities of all kinds.

Although the project is centred on the human and social sciences of health, it aims to develop interfaces with other sciences, particularly with environmental, biomedical, public health and engineering and information sciences.

Finally, the objective of this platform is to work alongside local and national stakeholders to develop methods for transferring knowledge to civil society - using participatory research methods - and to public sector decision-makers.

As far as interdisciplinary interactions and knowledge transfer and sharing are concerned, the platform's theme 2's aim is to integrate the InSHS's work since March 2020 as part of the Coordination sur les crises sanitaires et environnementales* (Coordinating Body for Health And Environmental Crises).

The platform is housed by the Condorcet Campus's Scientific Incubator.

Scientific coordination: emmanuel.henry@cnrs.fr

Scientific event – The effects of the Covid-19 Pandemic. Documenting, describing and analysing, June 29thand 30th2021

The aim of this scientific event held over a year after the start of the Covid-19 pandemic in France is to provide a forum for sharing and discussing the research results on the subject of the pandemic and its effects in the human and social sciences and public health. It focuses on analysis of the French context while international issues which are obviously essential will be the subject of subsequent initiatives.

Research in the humanities and social sciences made a sustained effort to understand the short-term effects of the pandemic particularly in terms of social inequalities and vulnerabilities. Such research has also proposed frameworks for understanding and developed surveys to shed light on the forms of political management of the pandemic and the ways in which individuals, families and social groups experienced and reacted to the pandemic. This research analysed factors at local, territorial and national levels.

A major question underpinning this research is whether the pandemic simply reinforces pre-existing situations or is an event that slows down, interrupts or, conversely, accelerates certain ongoing changes to society. These may involve ways of living, working, travelling, socialising, learning, enjoying entertainment, producing and consuming or being a citizen. We are indeed aware that claiming the situation is entirely new and a break with the past or involves a crisis justifying exceptional health and political measures represents an important issue requiring reflexivity.

This event focuses on knowledge developed over the past year to document, describe and analyse the observed effects of the pandemic. It is divided into four sessions. The first, The Academic and the Politician, will be dedicated to analysis of the political management of the crisis and its possible effects on democratic life and its institutions. The second focuses on the pandemic's impact on health and demographic issues and the associated challenges. The third focuses on 'ordinary' life in a pandemic – the lives of individuals, families and social groups. Finally, the fourth session focuses on the hidden aspects of the crisis and the indirect effects of the pandemic.

This scientific event takes place in the framework of a collaborative humanities and social sciences research initiative housed by the Condorcet Campus's Scientific Incubator. This is led by the CNRS alongside the CNAM, the EHESP, the EHESS, the EPHE, the INED and Sorbonne Paris Nord University thanks to dedicated funding from the Ministry of Higher Education, Research and Innovation. The RnMSH, the public health institute of the National Institute of Health and Medical Research (Inserm), is also part of the event's programming committee. Finally, the 'SHS Santé' platform and the Covid-19 Ad Memoriam Institute also wished to take part in developing this event.

 

*Within the Coordination sur les crises sanitaires et environnementales (Coordinating Body for Health And Environmental Crises).

In March 2020 the CNRS and the Inserm set up the HS3P-CriSE Coordinating Body for Health And Environmental Crises in the Humanities, Social Sciences and Public Health. They worked alongside the main actors in this area particularly the Conference of University Presidents (CPU), the National Institute for Demographic Studies (Ined), the National Research Institute for Agriculture, Food and Environment (INRAE), the Research Institute for Development (IRD) and the EHESP School of Public Health. The project is under the auspices of the National Alliance for the Humanities & Social Sciences (ATHENA), the National Alliance for Life Sciences and Health (AVIESAN) and the National Alliance for Environmental Research (ALLENVI). It works in coordination with the national network of Houses of Human Sciences (MSHs) and Very Large Research Infrastructures in the HSS, particularly Progedo, and with the World Pandemic Research Network initiative created by the network of Institutes for Advanced Study (IEAs).

 

Presentation of the HS3P-CriSE Coordinating Body

In March 2020 the CNRS and the Inserm set up the HS3P-CriSE Coordinating Body for Health And Environmental Crises in the Humanities, Social Sciences and Public Health under the auspices of the Athéna, Aviesan and Allenvi Alliances.

The coordination initiative was based on the fact that human health is essential for individuals and communities. Unlike other pandemics in the 20thand early 21stcenturies, the Covid pandemic is currently prompting governments and societies to think deeply about how to best respond to the medical, political, legal, ethical, economic, cultural and social challenges it brings up. Certain modes of production and consumption are already facing other challenges, particularly those caused by climate change and environmental issues in general and these are also beginning to be questioned in the light of the pandemic along with the ways in which we live together. Such questions are being asked at all levels - in the regions and territories and nationally and internationally.

This situation is of great scientific interest for researchers in the humanities, social sciences and public health. Several past, ongoing and future calls for projects support this work. These have been run by national research funding agencies like the French National Research Agency or ANR (Flash covid-19, RA- Covid-19, Resilience Coivd-19), at the European level (H2020), by regions, universities, foundations, public institutions or ministries. There have been multiple interventions in the public space like virtual seminars and conferences, calls for contributions on networks and within scientific communities and the publication of books and special journal issues.

In this context, the CNRS and the Inserm joined forces to help structure HSS and public health research initiatives into Covid-19 and, more generally, infectious diseases and major health and environmental crises. The "HS3P-CriSE" Coordinating Body for Health And Environmental Crises in the Humanities, Social Sciences and Public Health works under the auspices of the Athéna, Aviesan and Allenvi alliances and in collaboration with representatives of the main actors in this field particularly the Conference of University Presidents (CPU), the National Institute for Demographic Studies (Ined), the National Research Institute for Agriculture, Food and Environment (INRAE), the Research Institute for Development (IRD) and the EHESP School of Public Health. The project is under the auspices of the National Alliance for the Humanities & Social Sciences (ATHENA), the National Alliance for Life Sciences and Health (AVIESAN) and the National Alliance for Environmental Research (ALLENVI). It works in coordination with the national network of Houses of Human Sciences (MSHs) and Very Large Research Infrastructures in the HSS, particularly Progedo, and with the World Pandemic Research Network initiative created by the Network of Institutes for Advanced Study (IEAs).

The CNRS and the Inserm each appointed a co-coordinator namely Marie Gaille, director of the InSHS, CNRS, philosopher and CNRS research professor and Rémy Slama, director of the Inserm's Public Health Institute, environmental epidemiologist and a research professor at the Inserm.

The work of the coordination is presented on the dedicated website.

Plateforme Mémoire et résilience

Créée par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, la plateforme de recherche « Mémoire et résilience » a pour ambition de développer et de structurer la recherche en sciences humaines et sociales autour des thématiques de mémoire, de résilience et de coexistence, non seulement dans toutes ses composantes disciplinaires, mais aussi dans ses interfaces avec les sciences biologiques.

Il s’agit de renforcer, structurer et faire dialoguer les recherches sur les conflits violents et crises passés et leurs effets dans le présent, abordés en termes de mémoire, de traumatismes, de « résilience », au travers de controverses (racisme, antisémitisme, passés coloniaux, etc.) comme de mémoires ordinaires (en famille, sur les territoires, dans les mondes du travail, etc.).

L'InSHS a souhaité collaborer, pour le développement de cette plateforme, avec le Campus Condorcet et ses établissements membres, dont de nombreuses équipes travaillent sur les thématiques mémorielles. Des institutions extérieures au campus, comme Sciences-Po Paris, l’université de Paris, l’université de Lille, AMU, l’université de Grenoble-Alpes, sont également associées à cette plateforme. Celle-ci a en effet vocation à structurer la recherche à une échelle nationale. Elle collabore à cette fin avec des institutions comme le Centre national de ressources et de résiliences (CN2R), ainsi qu’avec des structures spécialisées, comme le GDR Mémoire du  CNRS, le Labex Les passés dans le présent, le GIS Archives et démocratie (en cours de création), l’Institut Covid-19 Ad Memoriam ou des programmes de recherche comme 13-11.

La Plateforme Mémoire et résilience entend remplir trois missions :

  1. Être un lieu de dialogue commun à des recherches diversifiées et dont les temporalités sont variées, sur les expériences, les perspectives scientifiques et les choix méthodologiques. Il s’agit de consolider ces recherches au-delà des objets particuliers, c’est-à-dire de manière pluri- et interdisciplinaire, et en lien avec les acteurs politiques et sociaux intéressés.
  2. Concevoir et développer une plateforme de services répondant au mieux aux besoins singuliers des recherches dans ces domaines, et un espace de formation (par des experts et par les pairs), notamment en matière de règles juridiques, de méthodes de collecte et d’archivage de données sensibles, de gestion des interactions avec les médias ou des interlocuteurs politiques, ou encore de collaboration avec les acteurs de l’éducation et les artistes. La Plateforme Mémoire et résilience doit permettre de cette manière une meilleure collaboration entre missions dédiées ou services fonctionnels des établissements (protection des données, affaires juridiques, communication, sécurité, référents déontologie, racisme et antisémitisme et intégrité scientifique, et Très grandes infrastructures de recherche). 
  3. Permettre le développement d’une programmation scientifique dédiée, sur la base de ce dialogue transversal et, en particulier, depuis le territoire du Campus Condorcet.

Trois thématiques seront privilégiées dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) en 2021, pour amorcer des recherches nouvelles, ouvrir des chantiers méthodologiques innovants, ou construire et consolider des collaborations interdisciplinaires :

  1. Recherches interdisciplinaires sur les liens entre mémoire individuelle et mémoire sociale.
  2. Archives, mémoire, numérique : l’AMI encouragera des recherches et initiatives sur les questions posées par les évolutions croisées des thématiques mémorielles, des humanités numériques, des politiques des données sensibles et de l’organisation et des usages des archives.
  3. Mémoires et territoire du Nord-Est parisien : la plateforme encouragera les recherches qui, en lien avec les collectivités territoriales, les institutions d’enseignement et les acteurs sociaux, interrogent, en mobilisant notamment les sciences participatives, les mémoires sur le territoire du Campus Condorcet (Nord-Est parisien et de la Seine-Saint-Denis). 

La Plateforme ambitionne donc de développer des modalités de transfert de connaissance en direction de la société civile, des établissements d’enseignement et des institutions politiques et patrimoniales, en lien avec les acteurs politiques, économiques et sociaux locaux ou nationaux, en même temps qu’elle mobilisera des méthodes et modalités participatives de la recherche.

La plateforme est implantée dans l’hôtel à projet du Campus Condorcet.

Coordination scientifique : sandrine.lefranc@cnrs-dir.fr
Secrétaire générale :  francoise.paillous@cnrs.fr 
Coordination administrative : vita.mikanovic@cnrs.fr 
Secrétariat : nicolas.claudon@cnrs.fr

Les prospectives scientifiques

L’InSHS lance une réflexion prospective collective. Pour ce faire, dès 2022, il participe, co-organise, conçoit des colloques et événements qui entrent dans ses priorités, et soutient des réseaux autour de thématiques structurantes ou en devenir ainsi que des ateliers réflexifs.

Scientific and technical information tools

CNRS researchers at INSHS produce an average of 6,500 publications each year, two-thirds of which consist of scientific journal articles and book chapters. They can access more than 8,000 journals and around fifty platforms and databases via the BIB-CNRS portal funded by the CNRS.

Scientific and technical information tools

The INSHS has created different tools to promote and disseminate scientific research results including publications and research data:

  • the RIBAC observatory which analyzes, characterizes and quantifies the scientific activities and production of all research actors;
  • VariSHS, a platform which promotes and disseminates the work of HSS researchers;
  • JournalBase, a bilingual open access platform on which users can run searches in humanities and social science journals and compare their referencing in different national and international sources and databases;
  • a support policy for French scientific journals in the humanities and social sciences which aims to help professionalize practices and promote better dissemination and greater visibility;
  • a charter on how to write affiliations in researchers' publications;
  • a network of STI correspondents in INSHS units which promotes the sharing and dissemination of practices, tools and experiences and acts as an intermediary between the Institute and its units;
  • a training policy for all INSHS stakeholders (Thematic schools, ANF)
  • support for around twenty professional networks linked to the CNRS.

 

The INSHS has been actively supporting open access to research publications and data for around ten years through the national HAL platform and the OpenEdition infrastructure.

These tools and projects were developed in coordination with the major players in the field of scientific and technical information at national - with Research Infrastructures and Very Large-Scale Research Infrastructures (IRs/TGIRs) - and European levels.

Analysis of scientific production

Like the other sciences, the humanities and social sciences need to possess numerical indicators to complement the peer review of scientific production but specific features also have to be taken into account in our fields. These include a greater diversity of publication media (journal articles but also a significant proportion of book chapters), maintaining multilingualism, the presence of small research communities working on highly specialized subjects (e.g. endangered languages) and the absence of reference databases for bibliometric studies.

In this context, the INSHS's Scientific Council and management have developed a database called RIBAC which makes it possible to identify and describe the activity of research players in the humanities and social sciences in a standardized manner.

Publications

Les chercheurs CNRS permanents en sciences humaines et sociales ont produit annuellement environ 6500 publications en 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018. Les articles de revue et les chapitres d'ouvrage représentent près de 2/3 de la production totale.

Les différents types de publications scientifiques
​Les différents types de publications scientifiques produites par les chercheurs en sciences humaines et sociales entre 2011 et 2018

 

La répartition des types de publication est différente selon les champs disciplinaires.

 

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Poids des principaux types de publications scientifiques des chercheurs et ingénieurs CNRS par section du comité national en 2015-2016 

 

En « économie et gestion », presque ¾ de la production correspondent à des articles de revue et des documents de travail. Plus des 2/3 des productions dans le domaine « Hommes et milieux : évolution, interactions » se font sous forme d'articles de revues et de rapports. Les linguistes (section 34), sociologues et politologues (sections 36 et 40) et géographes (section 39) produisent également davantage d'articles dans des revues que de chapitres d'ouvrage.

A contrario, il y a une prédominance en faveur des chapitres d'ouvrage dans la production des anthropologues (section 38), des chercheurs et ingénieurs des domaines des «Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art» (section 35) et des historiens des mondes anciens (section 32) et modernes et contemporains (section 33).

 

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Répartition des articles de revue publiés par les chercheurs CNRS par section du comité national et par source (source RIBAC 2015)
Poids des principaux types de publications scientifiques des chercheurs CNRS par section d’évaluation en 2012
Poids des principaux types de publications scientifiques des chercheurs CNRS par section d’évaluation en 2012

 

 

Participation à des colloques des chercheurs CNRS de l’InSHS

L’activité « colloque » (communication et/ou organisation) est effectuée par 90,5 % des chercheurs et il n’y a pas de différences très importantes entre les disciplines (source Ribac 2012).

 

Activité « colloque » des chercheurs SHS
Activité « colloque » des chercheurs SHS par section du comité national

 

Presque 2/3 des colloques auxquels ont participé les chercheurs ont une audience internationale.

La presque totalité des présentations (95,7 %) se font sous la forme d’une communication orale. Les présentations sous forme de poster restent relativement peu nombreuses en SHS (source Ribac 2012).

 

Répartition des posters présentés par les chercheurs SHS
Répartition des posters présentés par les chercheurs SHS lors de manifestations scientifiques par section du comité national (source Ribac 2012)

 

La participation et le portage des projets et programmes de recherche financés sur contrats des chercheurs CNRS de l’InSHS

Environ 2/3 des chercheurs (64 %) ont déclaré être membres ou porteurs d’un programme de recherche. La répartition par section fait apparaitre une grande diversité de pratique d’une discipline à l’autre.

 

sections

Nbre de chercheurs membres ou responsables de programmes

Nbre de chercheurs total RIBAC 2012

%

31 - Hommes et milieux : évolution, interactions

80

97

82,5%

32 - Mondes anciens et médiévaux

160

225

71,1%

33 - Mondes modernes et contemporains

113

188

60,1%

34 - Sciences du langage

137

195

70,3%

35 - Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art

113

202

55,9%

36 - Sociologie et sciences du droit

117

192

60,9%

37 - Economie et gestion

86

181

47,5%

38 - Anthropologie et étude comparative des sociétés contemporaines

91

166

54,8%

39 - Espaces, territoires et sociétés

109

135

80,7%

40 - Politique, pouvoir, organisation

135

196

68,9%

autres sections

13

21

61,9%

 Total

1154

1798

64,2%

 

Nombre de chercheurs CNRS de l’InSHS membres ou porteurs de projets en fonction de la typologie des projets

typologie des projets

nombre de responsables

nombre de membres

ANR

182

537

Divers national

81

335

Ministère

58

143

Europe

54

202

CNRS

51

112

Investissement d'avenir

46

131

Région

44

89

Divers international

27

333

Fondation

24

31

Université

16

44

Laboratoire

12

97

MSH

11

25

Mission archéologique

9

59

Privé

1

58

Total

616

2196

Public dissemination of your research results

If you are a researcher at the CNRS in a research unit co-supervised by the InSHS and have a problem or question concerning the public dissemination of your research results, the InSHS is there to discuss the matter with you and guide you to the right contact person at the CNRS to help you if necessary.

You can write to the director or deputy scientific director in charge of your unit and to the InSHS Communication Pole.

The freedom of expression for researchers is consubstantial to academic freedom. As a principle it is enshrined in and protected by the European Union's Charter of Fundamental Rights, the jurisprudence of the French Constitutional Council and France's Research Code. Nonetheless as with all fundamental rights, exercising freedom of expression needs to comply with the law. French law sets out certain limits to the freedom of expression to reconcile it with other fundamental principles. In this way, insults and defamation are prohibited as is defending terrorism while privacy and secrets are protected including administrative, industrial, commercial and business secrets, etc.

Public speaking by CNRS researchers, engineers and technicians is also regimented by statutory obligations and ethical principles (Law dated July 13th1983 on the rights and obligations of civil servants). These govern the activity of all civil servants who have to respect obligations of dignity, probity and integrity, impartiality, neutrality, professional secrecy and discretion. They are also required to carry out their functions and to obey their hierarchy and respect the principles of secularism and non-discrimination.