Recherche

L’INSHS a pour mission principale de valoriser et de diffuser en libre accès les dernières découvertes en sciences humaines et sociales. Il s’appuie pour cela sur 6 500 publications scientifiques en moyenne par an, produites par ses chercheur-e-s. Il développe et co-anime avec ses partenaires des réseaux transversaux de recherche sur tout le territoire.

Stratégie

L'InSHS inscrit ces travaux de recherche dans une perspective interdisciplinaire, internationale, attentive à la science ouverte. Il est aussi porteur de grandes infrastructures de recherche pour l'ensemble de la communauté nationale de recherche en sciences humaines et sociales.

Encourager le déploiement de la recherche à l’international

À l’instar des neuf autres instituts du CNRS, l’INSHS a fait de l’internationalisation des recherches menées par ses communautés scientifiques l’une de ses priorités. Il la décline à travers de multiples actions. L’institut incite en particulier ses personnels à interagir avec les communautés scientifiques aussi bien des États ayant une ancienne tradition de recherche que des pays scientifiquement émergents.

Dans cette optique, l’INSHS a créé plusieurs International Research Laboratory (IRL) / Laboratoires de recherche internationaux. Il copilote avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères un exceptionnel réseau d’unités mixtes des instituts français de recherche à l’étranger (Umifre). L’institut soutient par ailleurs la mobilité à l’international de nombreux chercheurs à travers un dispositif d’aide financière. Il favorise leur participation à des International Emerging Action (IEA) / Actions émergentes à l’internationalainsi qu’à des International Research Network (IRN) / Réseaux de recherche internationaux et des International Research Project (IRP) / Projets de recherche internationaux.

Être acteur de l’interdisciplinarité du CNRS

L’INSHS s’inscrit dans la logique d’échanges et de recherches transversales définie par le CNRS via la Mission pour les Initiatives Transverses et Interdisciplinaires (MITI) du CNRS.

Il co-élabore, par exemple, avec l’Institut des sciences biologiques (INSB) des projets de recherche portant sur le cerveau, la cognition et le comportement. Avec l’Institut écologie et environnement (INEE), l’INSHS initie des projets qui interrogent les relations des êtres humains avec leurs milieux. Des unités développant ce type de recherches sont pilotées ou copilotées par l’INSHS. Il favorise aussi les interactions de ses chercheurs avec les sciences informatiques et les sciences de l’ingénieur.

MITI du CNRS

Porter des infrastructures nationales de recherche

Parce qu’il favorise l’interdisciplinarité, l’accès aux données numériques est à la fois un atout et un défi pour l’INSHS. Les infrastructures de recherche (IR) spécialisées en sciences humaines et sociales exploitent au mieux ces flux massifs de données.

C’est notamment le cas de deux très grandes infrastructures de recherche (TGIR) dont l’ISHS soutient activement le déploiement national :

  • Progedo, chargée d’accélérer la production et la gestion de données dans les universités ;
  • Huma-Num (« Humanités numériques »), qui propose des services de stockage, de traitement, d’interopérabilité et de diffusion des données collectées.

Elles travaillent en lien avec le Réseau national des Maisons des sciences de l’homme (RNMSH), qui réunit et coordonne la recherche de 23 établissements sur le territoire. Aujourd’hui, le RNMSH est devenu le lieu de partenariats privilégiés et d’échanges entre universités, organismes et collectivités locales.

Définir et soutenir des priorités scientifiques

L’InSHS définit et soutient des priorités scientifiques. Ce travail est mené en dialogue avec les sections du comité national, son conseil scientifique et plus largement les communautés de recherche réunies dans les unités de recherche et les réseaux. Il tient également compte des objectifs du Contrat d'Objectifs et de Performance du CNRS.

Ces priorités sont par nature évolutives, mais leur définition permet, pendant quelques années ou de façon plus durable, d’orienter de façon privilégiée la politique scientifique de l’InSHS. En particulier, à l’heure actuelle, l’InSHS soutient l’archéologie et l’anthropologie et coordonne un important volet de recherche en sciences de l’Antiquité. L’InSHS s’attache aussi à renforcer certaines approches méthodologiques : celles relatives aux études aréales ; aux sciences partagées ; aux humanités numériques ; à la conceptualisation et la formalisation, aux analyses qualitatives et quantitatives des données, et à l'expérimentation. Enfin, l’InSHS soutient le développement de recherches sur certains objets : santé, habitabilité de la planète, transitions numériques, inégalités éducatives, intelligence artificielle.

L’InSHS ambitionne de mettre en place une réflexion prospective collective. Pour ce faire, dès 2022, il participe, co-organise, conçoit des colloques prospectifs, soutient des réseaux prospectifs, etc.

Au-delà des priorités définies ci-dessus, l'InSHS organise ou soutient des communautés pluridisciplinaires au sein des sciences humaines et sociales, réunies par un même objet. Voir la rubrique Le portail des recherches en sciences humaines et sociales du site. 

Évaluation HCERES du CNRS

À l’occasion de l’évaluation HCERES du CNRS, l’institut des sciences humaines et sociales a réalisé, pour la période de référence de l’évaluation du CNRS 2017-2021, une analyse fondée sur des données de la production scientifique en sciences humaines et sociales. Les publications scientifiques y sont abordées tout d’abord sous l’angle de leur typologie. De plus, nous avons prêté une attention particulière à l’enjeu de la publication en libre accès (partie II) et au plurilinguisme dans les publications scientifiques (partie III). Enfin, nous avons souhaité mettre en avant des formes de pluridisciplinarité internes aux SHS. L’éditorial de la Lettre de l’InsHS de janvier 2023 en résume les points saillants.

Le portail des recherches en sciences humaines et sociales

Ce Portail de la recherche pour les sciences humaines et sociales du CNRS présente les domaines disciplinaires, méthodes et objets ou thématiques qui constituent les socles majeurs des recherches menées dans les unités (co-) pilotées par l’Institut des sciences humaines et sociales (InSHS) du CNRS en France et à l’étranger, les réseaux nationaux et internationaux (co-)portés, les programmes de recherche nationaux, les chaires, les opérations scientifiques qu’il coordonne, etc., en lien avec son rôle d’opérateur pour les infrastructures de recherche en sciences humaines et sociales ou de son implication dans telle ou telle infrastructure au niveau français et européen.

Pour chaque entrée, le cas échéant, les objectifs associés de développement durable de l’ONU (https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/) sont indiqués.

Domaines disciplinaires

Approches et enjeux méthodologiques

Objets de recherche

Actions scientifiques et programmes de recherche

Les actions scientifiques et les programmes de recherche présentés ci-dessous constituent des outils majeurs de déploiement de la politique scientifique de l’InSHS. Ils portent sur des questions de recherche souvent transversales aux sciences humaines et sociales, et parfois liés à des interfaces interdisciplinaires. Objets de financement spécifique, développés sur plusieurs années, ils permettent de structurer des communautés de recherche à l’échelle nationale comme internationale.

Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR)

Dans le contexte du Programme d’investissements d’avenir 4, le CNRS est impliqué dans le portage de programmes et équipements prioritaires de recherche et des volets recherche de stratégies nationales d’accélération. L’InSHS s’est engagé dans cette dynamique.

En savoir plus

Chaire France-Québec sur la liberté d’expression (COLIBEX)

La définition, les usages et les limites de la liberté d’expression dans les sociétés occidentales et partout dans le monde font de longue date l’objet de réflexions philosophiques, juridiques ou politiques. Alors qu’aujourd’hui, l’héritage des Lumières est contesté, il est essentiel de comprendre pourquoi, à quelles fins, dans quels contextes la liberté d’expression a été envisagée comme un idéal pour la connaissance et un principe politique. Il est non moins indispensable de comprendre comment elle a été régulée par les différents régimes politiques qui l'ont reconnue afin d'éclairer les cadres normatifs et les pratiques à l'ère contemporaine, ainsi que les nouveaux défis qui se posent dans divers domaines : sciences, religions, arts, mais aussi sur les nouveaux canaux de diffusion qui se développent sur Internet.

Organisée en réseaux transnationaux, la chaire se déploiera autour de quatre axes : un, plus général, abordera la question de la régulation de la liberté d'expression en rapport avec les droits humains fondamentaux et la démocratie ; les trois autres traiteront plus spécifiquement de ses rapports avec la religion, la science et l'art.

Les axes de ce programme ont été élaborés par un comité bilatéral France-Québec coordonné par Gisèle Sapiro et Geneviève Nootens, et composé de Véronique Champeil-Desplats, Yvan Leclerc, Michaël La Chance et Louis-Philippe Lampron. Ils ont ensuite été complétés en concertation avec les responsables désignées pour chacun.

L'équipe française s'est dotée d'un Conseil scientifique composé de :

  • Véronique Champeil (professeure de droit, Université Paris Nanterre)
  • Christophe Charle (professeur émérite d'histoire moderne et contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Eric de Chassey (professeur d'histoire de l'art, directeur général de l'INHA)
  • Yvan Leclerc (professeur émérite de lettres modernes, Université de Rouen)
  • Dominique Lagorgette (professeure en Sciences du langage, Université de Savoie)
  • Gloria Origgi (directrice de recherche au CNRS, Institut Jean-Nicod)
  • Gisèle Sapiro (directrice de recherche au CNRS, directrice d'étude à l'EHESS, Centre européen de sociologie et de science politique de la Sorbonne). Gisèle Sapiro est la coordinatrice scientifique de la chaire COLIBEX

Axe 1 - Liberté d’expression, démocratie et droits humains fondamentaux : quelle régulation ?

Thomas Hochmann (Université Paris Nanterre), Pierre Rainville (Université Laval)

La liberté d’expression, ses conditions, ses formes, les atteintes qui lui sont portées sont un objet essentiel des travaux de recherche sur les démocraties et les régimes autoritaires, tant sur le plan des principes juridiques et politiques (notamment la liberté de pensée et la libre circulation de l’information), qu'au point de vue socio-historique. S’intéresser à la liberté d’expression mène en effet nécessairement à soulever les questions de ses limites et de la manière dont on les légitime. La liberté d’expression se pose ici comme objet politico-juridique, puisqu’elle se présente à la fois comme norme sociale et comme objet du droit — deux dynamiques qui entrent souvent en collision (notamment sur les réseaux sociaux) et obligent à penser le rapport entre le droit et d’autres formes de régulation. 

Ainsi arrimée aux systèmes juridiques et aux formes de gouvernement, la liberté d’expression est abordée à travers des approches centrées sur tel ou tel contexte national ou régional (européen, nord-américain) ou encore de façon comparative. Son étude croise d’autres enjeux, tels que ceux des discriminations (d’individus, de groupes) et des conflits mémoriels ou encore de la justice. Fortement réduite en régime autoritaire, qui n'autorise pas la manifestation publique d'opinions contraires à la politique officielle, la liberté d'expression est également bornée, en régime démocratique, par la provocation au crime ou au délit et par l’impact que certains propos et images peuvent produire sur les droits de tiers individus (diffamation), groupes (racisme, antisémitisme, sexisme) ou représentants officiels de l'État, notamment. Le problème de la régulation, par exemple face aux discours de haine ou aux fausses nouvelles, se pose plus encore sur Internet qui échappe largement aux cadres juridiques existants ; ici l'espace des possibles oscille d’une part entre la censure et le contrôle tels que pratiqués actuellement par les autorités chinoises, et d’autre part la liberté absolue préconisée par exemple par Elon Musk, désormais propriétaire de Twitter. L’un des grands enjeux est la nature hybride des réseaux sociaux, partie au débat public mais contrôlés par des intérêts privés qui décident notamment de ces algorithmes qui orientent les ‘conversations’. 

De plus, des voix se lèvent, à l'extrême droite notamment, contre les restrictions qui visent à protéger les groupes et individus en situation de vulnérabilité face au pouvoir de la parole ou de l'image ; cela se fait parfois paradoxalement par une rhétorique qui retourne la liberté d’expression contre les individus en situation de vulnérabilité ou de discrimination.

Enfin, l'état d'urgence a restreint certaines libertés publiques et individuelles, notamment avec les mesures antiterroristes qui touchent aussi à la liberté d'expression.

Axe 2 - Liberté d’expression, croyances religieuses et identités

Hanane Karimi (Université de Strasbourg), Solange Lefebvre (Université de Montréal) 

Cet axe s’intéresse à deux domaines faisant l’objet de débats sociaux, politiques et juridiques complexes. Le premier concerne la question du rapport que les sociétés démocratiques entretiennent avec les convictions religieuses. Le second se rapporte au caractère sensible des controverses relatives à la prise en compte des minorités.

D’une part, les religions monothéistes historiquement reconnues ont de tout temps restreint la liberté d'expression en leur sein et combattu publiquement les hérésies telles qu’elles les ont définies pour imposer leurs dogmes et vision du monde. Paradoxalement, ces religions ont également permis le développement d’une pensée philosophique parfois critique, et un travail d'exégèse qui nécessite une pratique intellectuelle continue. Leur statut juridique varie, entre religion d'État, religion majoritaire dans un régime laïc, religion minoritaire (dans un État religieux ou laïc), religion ou croyance proscrite dans un État religieux ou laïc (à l'instar des sectes). En fonction de ce statut et du cadre normatif, mais aussi des normes éthiques, elles sont plus ou moins « protégées » du blasphème et de l'injure. Si elles peuvent servir d'instrument de répression des libertés comme en Afghanistan aujourd'hui (ou comme l'Inquisition par le passé), elles peuvent aussi véhiculer des messages de tolérance et d’ouverture au dialogue interculturel, et s’ajuster aux règles démocratiques en matière de liberté d'expression. Mais les attentats terroristes perpétrés par des islamistes radicaux contre les caricatures du prophète, dont ont été victimes les journalistes de Charlie Hebdo et Samuel Paty, soulèvent la question des conditions d'exercice de la liberté d'expression et de critique et des dangers auxquels elle expose celles et ceux qui en usent. De manière plus générale, cet aspect ouvre sur la question des orthodoxies et des hétérodoxies, ainsi que sur la manière dont les sociétés sécularisées pensent le rapport aux croyances. 

D’autre part, si l’on ne peut nier que derrière les controverses relatives à la prise en compte de la diversité se trouvent de véritables enjeux d’égalité et d’inclusion, la liberté d’expression a vocation à protéger la diffusion des idées critiques, y compris celles qui choquent et dérangent ; partant, elle ne peut être limitée en fonction des seules sensibilités d’autrui ou d’un droit à ne pas être offensé. C’est de nouveau ici la question des autorités qui se pose : qui a autorité pour dire quoi, et qui a autorité pour limiter la parole ? 

Axe 3 - Savoirs, science et liberté d’expression

Thibaud Boncourt (Université Jean Moulin Lyon 3), Maryse Potvin (UQAM)

La liberté d’expression est aussi un objet qui intéresse directement le domaine de la production et de la diffusion des savoirs. Elle apparaît d’abord inhérente à la démarche scientifique, en ce qu’elle crée les conditions de la multiplication d’hypothèses, de l’émergence de controverses et de la cumulativité des connaissances. Elle joue également un rôle dans la diffusion des savoirs au sein du champ académique, dans le cadre d’activités pédagogiques et dans d’autres sphères sociales. La notion s’articule ainsi à celle de liberté académique, entendue comme un droit spécifique aux universitaires, inscrit dans le droit international, et garantissant leur liberté d’enseignement, de recherche et d'expression.

Sur la période récente, ces libertés ont été remises en causes par différents processus. Dans des régimes dits « illibéraux », des champs de recherche entiers (comme les études de genre) et des institutions académiques (comme l’université d’Europe centrale à Budapest) ont été la cible d’interdictions ou d’encadrements drastiques. Dans des contextes plus démocratiques, des universitaires et les savoirs qu’ils produisent ont également fait l’objet d’attaques de formes diverses — coupures de financements, actions en justice (procédures-baillons, procès en diffamation), campagnes de dénigrement, désinformations, etc. De nouvelles régulations ont aussi encadré plus strictement les pratiques professionnelles des chercheurs et chercheuses, par exemple en contrôlant leur caractère éthique et intègre.

Ces formes de limitation et d’encadrement des libertés académiques sont le fait d’acteurs variés et ont des finalités tout aussi diverses. Elles peuvent impliquer les universitaires eux-mêmes, qui développent de nouvelles pratiques ou structures pour contrôler les activités de leurs collègues et dénoncer celles qu’ils perçoivent comme déviantes. Elles peuvent aussi être le fait d’acteurs politiques et politisés, qui visent par divers procédés à limiter le développement de certains champs de recherche. Dans des cas de controverses ou « d’affaires » fortement publicisées, des acteurs médiatiques, des tribunaux ou encore des citoyens ordinaires peuvent également jouer un rôle.

Ces évolutions doivent être appréhendées en lien avec le développement concomitant d’autres régimes de véridiction. Des groupes divers, alternativement valorisés (comme « alternatifs » par exemple) ou stigmatisés (comme « complotistes » par exemple), se revendiquent en effet de la liberté d’expression pour proposer d’autres modes de production des savoirs, en dehors des institutions les plus consacrées. La question de la liberté d’expression s’articule ainsi étroitement aux luttes pour la construction sociale de la « vérité ».

Axe 4 - Censure et création

Anna Arzoumanov (Sorbonne Université), Mathilde Barraband (Université du Québec à Trois-Rivières)

La liberté d'expression artistique est le fruit d'une histoire de luttes pour l'autonomie de la création. Les écrivaines ont été aux avant-postes de cette lutte. L'histoire de leurs affrontements avec les tribunaux, laïcs ou religieux, et du recours à un langage codé pour contourner la censure, constitue une mémoire collective qui fonde l'éthique des créateurs et créatrices modernes et contemporaines, même s’il s’en trouve aussi du côté des censeurs. À cet égard, la fatwa lancée en 1989 contre Salman Rushdie pour ses Versets sataniques, et l’attentat dont il a été victime, concrétisent un nouveau type de menace qui pèse sur une liberté qui semblait acquise dans les démocraties libérales. L’histoire de la littérature et des arts est pourtant jalonnée d’épisodes au cours desquels des productions artistiques et littéraires ont fait polémique ou ont été censurées, parce qu’elles ont été perçues comme blasphématoires, licencieuses, dangereuses pour la société, trop « crues », « obscènes », injurieuses ou haineuses. Cela soulève de nombreuses questions, relatives notamment à la spécificité de la liberté d’expression dans les œuvres, à la représentation indirecte et à la responsabilité de l’auteur, à l’effet de littéralisation, ainsi que, de manière plus générale, au sens à donner au geste artistique. Ici se trouve évidemment posée la question de savoir (comme dans les autres axes) qui est en mesure de censurer, ainsi que celle de l’instrumentalisation de l’art.

D'aucunes plaident pour la définition d'une liberté de création distincte de la liberté d'expression, en arguant des droits de la fiction, qui du reste sont aujourd'hui souvent reconnus par les tribunaux.

Mais se pose la question du recours à la fiction pour faire passer des messages prohibés dans l'espace public (discours racistes, antisémites, sexistes). Par ailleurs, la liberté d’expression artistique demeure fortement bornée par la diffamation et la protection de la vie privée, qui s'applique même lorsqu'il s'agit de fiction et par la législation protégeant les mineurs et interdisant les discours et représentations pédophiles caractérisés.

Plus généralement, l’exception artistique est aujourd’hui débattue et ces débats méritent d’être analysés en tant que tels. Le statut privilégié de la fiction ne saurait épuiser la réflexion sur l’art et sa portée, ni sur son rapport avec le réel, comme l’attestent aussi les autres formes d’expression artistique.

SOSI - Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions

L’InSHS (co-)pilote plus de 200 unités de recherche et près de 300 structures de recherche. Il favorise en outre depuis plusieurs années l’émergence de réseaux de recherche – aux niveaux national et international, regroupant des UMR comme des UR dans des réseaux prospectifs ou thématiques.

logo

En outre, l’InSHS souhaite soutenir de façon prioritaire des études et enquêtes de longue durée sur un certain nombre d’enjeux autant scientifiques que sociaux et qui s’articulent aux priorités scientifiques de l’InSHS. En effet, le besoin de tels formats est nécessaire pour l’étude de certains objets, afin de permettre l’élaboration d’analyses en profondeur et/ou de manière diachronique des dynamiques sociales, économiques, politiques, culturelles, etc., y compris pour éclairer les événements contemporains.
Un tel soutien doit permettre de garantir la continuité de la recherche engagée (évitant ainsi aux communautés passant d’un AAP à un autre de tordre leurs questionnements pour entrer dans le cadre des AAP successifs ou de connaître des interruptions dans le développement de leurs recherches) ; il doit également permettre de structurer des communautés de recherche et d’ingénierie de la recherche durables et stables.

Dans cette optique, l’InSHS développe depuis 2021 des SOSI (Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions). Ils constituent des formes d’accompagnement et de soutien à des études ou enquête de longue durée recherche en sciences humaines et sociales. Dans certains cas, ils peuvent s’inscrire dans un site dédié, le site étant un lieu géographique/institutionnel, délimité dans l’espace, pour les besoins de la recherche, renvoyant systématiquement à des configurations d’acteurs (habitants, collectivités territoriales/locales, associations, professionnels, communauté artistique, etc.). L’enquête débouche sur des résultats scientifiques qui font par ailleurs l’objet d’une réalisation à destination d’un public extra-académique (base de données en accès ouvert, encyclopédie en ligne, etc.)

Un SOSI peut fédérer plusieurs équipes de recherche SHS (et au-delà si la question de recherche le justifie), plusieurs compétences disciplinaires. Il permet notamment de créer des transversalités entre disciplines et centres de recherche sur un objet commun. L’enquête peut reposer sur différents types de sources (archives, données administratives, observations ethnographiques, entretiens, etc.). Le scénario envisagé est celui de la réunion de 3 à 5 équipes autour d’un questionnement de recherche commun, avec une coordination scientifique dédiée. Le format de cette réunion varie : pilotage par une UMR phare, fédération de recherche, plateforme, etc.

Le soutien de l’InSHS peut-être financier ou en termes de ressources humaines, selon le besoin identifié et discuté avec les coordinateurs du SOSI. Ce financement n’exclut pas la réunion d’autres sources de financement par le porteur. La recherche de financements complémentaires est au contraire encouragée, le SOSI pouvant par exemple contribuer à financer un aspect du projet et, par ce biais, assurer la continuité du projet dans sa totalité. Ce soutien et sa reconduction font l’objet d’un arbitrage annuel par l’InSHS au premier trimestre de chaque année. Les SOSI soutenus renvoient aux priorités scientifiques de l’InSHS (disciplinaires, méthodologiques ou thématiques) de l’InSHS ainsi qu’à des domaines de recherche qui constituent les socles majeurs des recherches menées dans les unités qu’il co-pilote (https://www.inshs.cnrs.fr/fr/le-portail-des-recherches-en-sciences-humaines-et-sociales).

Les recherches soutenues sont présentées sur le site de l’InSHS (https://www.inshs.cnrs.fr/fr/sosi-suivi-ouvert-des-societes-et-de-leurs-interactions). L’InSHS est susceptible de se tourner vers les coordinateurs des SOSI pour une contribution à la Lettre de l’InSHS.

Suivi et coordination à l’InSHS : Fabrice Boudjaaba

Observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la vallée de la chimie lyonnaise

Ce projet s’inscrit dans le sillage des enquêtes de santé environnement-travail participatives. Il vise la création d’un observatoire des maladies environnementales et professionnelles dans la région Rhône-Alpes et plus précisément dans le bassin industriel lyonnais, surnommé la Vallée de la chimie lyonnaise. Cette dernière s’étend le long du Rhône sur une quinzaine de communes depuis Lyon jusqu’à la frontière de l’Isère.

Alors qu’il s’agit d’un des territoires industriels les plus importants de France, l’effet de cette activité industrielle sur la santé des riveraines et des salariées des sites de production demeure largement sous-étudié. En effet, il n’existe qu’un seul registre départemental de cancer (pour l’Isère) pour toute la région Rhône-Alpes, et les études répertoriées par Santé Publique France sur les risques sanitaires dans les bassins industriels français n'identifient pour le Sud lyonnais que de rares données sur les niveaux de pollutions atmosphériques. La « vallée de la chimie » cumule pourtant des centaines d’anciens sites pollués et des installations dangereuses et polluantes toujours en activité, dont plusieurs sont classées Seveso. Elle est marquée par plusieurs catastrophes et pollutions industrielles dont la catastrophe de Feyzin en janvier 1966 (explosion de la raffinerie qui fait 18 morts), les pollutions du Rhône (à l’acroléine en 1976, à l’hydroquinone au début des années 1980 et au PCB de manière récurrente des années 1970 aux années 2010) ou encore l’incendie du port Édouard Herriot en 1987.

L’Observatoire aura trois fonctions :

  • Faire un état des lieux des savoirs scientifiques existants ainsi que des normes sanitaires et des mobilisations collectives relatives à ces savoirs. Bien que ce territoire ait été le théâtre de plusieurs mobilisations relatives à la santé et l’environnement au cours des années 1970, celles-ci se sont faites nettement plus rares à partir des années 1980.
  • Analyser les raisons de la relative non-production de savoirs, de la non-publicisation et de l’absence de prise en charge publique de nombreux problèmes de santé en lien avec les pollutions industrielles.
  • Co-produire des données de santé participative en construisant une équipe de recherche pluridisciplinaire (sociologie, science politique, toxicologie, épidémiologie, géographie, histoire).

Porteurs : Gwenola Le Naour, Sciences Po Lyon, Valentin Thomas, Sciences Po Lyon / Institut universitaire européen de Florence ; Triangle (CNRS / ENS Lyon / Sciences Po Lyon / Université Lumière Lyon 2)

Vers un réseau national de recherche pour l’action sur les cancers d’origine professionnelle et environnementale

Travailleures agricoles et habitantes exposées aux pesticides, sites de production ou de stockage dont les activités ordinaires contaminent les riveraines, accidents et catastrophes industrielles etc., la plupart des contaminations environnementales prennent leur source sur des lieux de travail. Les expositions professionnelles aux toxiques sont donc au cœur des enjeux de santé-environnement et les cancers liés au travail jouent le rôle de sentinelles de la santé environnementale.

Ancrés en Seine-Saint-Denis (depuis 2002) et dans le Vaucluse (depuis 2017), deux Groupements d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle mettent en œuvre une démarche de recherche interventionnelle originale. Celle-ci vise à produire, à partir de cohortes de patients atteints de cancers pris en charge dans différents services hospitaliers (APHP et CH Avignon), des connaissances sur les activités de travail exposant aux cancérogènes, leur traçabilité, les obstacles et/ou résistances à leur reconnaissance. Cette recherche pour l’action à la croisée des sciences humaines et sociales, d’une part, de la clinique, de l’épidémiologie et des sciences biologiques et physico-chimiques, d’autre part, vise à briser l’invisibilité des cancers dus au travail, à favoriser leur prévention et à nourrir des actions de formation.

L’enquête GISCOP part de la description fine des activités de travail réelles exercées par les patientes atteintes de cancer lors d’un entretien de reconstitution de leur parcours professionnel. Ces parcours sont analysés par le Collectif pluridisciplinaire d’expertise des conditions de travail et des expositions toxiques, qui identifie et caractérise, à chaque poste de travail, les expositions aux cancérogènes (classements CIRC & UE). Les patientes considérées comme éligibles sont orientées vers une démarche de déclaration de maladie professionnelle et celles et ceux qui souhaitent s’y engager sont accompagné·e·s dans les procédures, souvent longues et compliquées.

La prégnance des enjeux de santé environnementale conduit les deux GISCOP à élargir leurs actions. Tandis que le GISCOP 93 devient une structure régionale dont les résultats de recherche et les actions nourrissent des travaux et des programmes d’envergure nationale – notamment en matière de prévention, le GISCOP 84 se structure progressivement en pôle de recherche interdisciplinaire sur les questions de santé-travail-environnement en basse vallée du Rhône – en lien avec des médecins hospitaliers, des chercheurs en toxicologie, épidémiologie et biologie. Ces évolutions s’inscrivent dans une logique de décloisonnement des frontières – socialement construites – de la santé-travail et de la santé environnementale.

Par ailleurs, les deux GISCOP sont régulièrement sollicités par des acteurs variés (chercheurs, médecins, collectifs de travailleurs) intéressés par la mise en place d’une démarche similaire. Or, si la démarche d’enquête est désormais stabilisée et que les outils transférables existent, aucun des deux GISCOP ne dispose à ce jour des ressources nécessaires pour proposer un réel appui à des porteurs de projets qui souhaitent s’engager dans la création de dispositifs du même type.

Dans ce contexte, la création d’une structure commune aux deux GISCOP, préfigurant la constitution d’un réseau national de recherche interventionnelle offre un début de réponse aux enjeux sanitaires et sociaux colossaux que soulèvent les questions de santé-travail-environnement en poursuivant un triple objectif :

  1. de donner un cadre scientifique commun aux recherches menées par les deux équipes (analyse comparée des données collectées, valorisation des résultats communs, construction de nouveaux axes de recherche) et de servir d’espace d’échanges avec des chercheur·e·s et structures de recherche nationaux et internationaux ;
  2. d’augmenter la visibilité de la démarche GISCOP auprès des acteurs du champ et servir de cadre de dialogue avec les institutions nationales sur les plans de la recherche, de la formation et, plus largement, des politiques publiques ;
  3. de proposer un accompagnement de porteurs de projets à la création d’autres GISCOP, via la formation et la mise à disposition des outils de l’enquête permanente : montage de projet, de reconstitution des parcours professionnels, d’expertise collective, base de données GISCOP sécurisée et accessible à distance, etc.

Porteurs : Sylvain Bertschy, CNRS, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux Sciences sociales, Politique, Santé (IRIS) , Moritz Hunsmann, CNRS, Centre Norbert Elias ; Anne Marchand, Université Sorbonne Paris Nord, Centre d’histoire sociale des Mondes Contemporains (CHS) ; Zoé Rollin, Université Paris Cité, Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS), Judith Wolf, EHESS, Centre Norbert Elias

Observatoire des héritages du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP)

La déclassification d’archives régaliennes relatives aux essais nucléaires en Polynésie permet d’aborder une nouvelle phase de la recherche socio-historique sur ces essais. L’InSHS a mis en place un dispositif d’enquête piloté sur le plan scientifique par Renaud Meltz, historien, qui était déjà impliqué dans un programme de recherche sur l’histoire du Centre d’Expérimentation du Pacifique (« Histoire et mémoires du CEP », 2018-2021), marqué par la publication d’un ouvrage pluridisciplinaire (Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique, Vendémiaire, 2022). Ce dispositif s’inscrit dans un projet de plus grande ampleur coordonné avec l’Institut des sciences de l’univers, l’Institut écologie et environnement et l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, sur les bouleversements des sociétés et des écosystèmes induits par les changements globaux ou certains événements. Ce dispositif d’enquête se concentre sur les héritages des essais nucléaires menés à Moruroa et Fangataufa de 1966 à 1996, qu’ils soient sanitaires ou socio-culturels. La Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique (MSH-P, UAR2503, CNRS / Université de la Polynésie française) accueille ce dispositif.

Une socio-histoire de la santé des Polynésiens et des vétérans du CEP

Il s’agit de reconstituer, à partir d’archives régaliennes déclassifiées, des archives vivantes du département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires et de témoignages des vétérans et riverains des essais, le système institué pour prendre en compte la dimension sanitaire des tirs par les autorités militaires et civiles depuis l’état des lieux sanitaire dressé en amont des premiers tirs jusqu’à la mise en œuvre des essais et le suivi de leurs conséquences. Comment ce système a-t-il pris en compte les effets sanitaires et environnementaux depuis la politique de prévention et d’information sur les risques jusqu’au soin, en passant par la mesure des expositions aux retombées ? Le projet considère également la médecine militaire ordinaire pour les riverains des sites d’essais à partir de la base avancée de Hao et ses héritages dans la carte d’accès aux soins aujourd’hui en Polynésie.

L’étude considère en trois lieux la façon dont les politiques de santé se sont déployées et se sont confrontées aux facteurs sociaux d’exposition aux radiations : un bâtiment de la marine hébergeant des opérateurs européens et polynésiens pendant les essais ; un atoll habité, proche de Moruroa ; un district de l’archipel de la Société. L’enquête aura une dimension à la fois prosopographique et biographique, en proposant des récits de vie de vétérans choisis en fonction de leur diversité de profils et d’expériences liées au CEP.

Cette socio-histoire de la santé élargit le spectre des héritages des essais par-delà les retombées radioactives, à savoir les modifications de mode de vie, d’alimentation et de rapport à l’environnement, et considère le système de santé polynésien après la fermeture du CEP qui le fait passer d’un régime étatique et militaire à une organisation civile et territoriale, dans le cadre du statut d’autonomie du territoire, face à ces autres défis sanitaires indirectement induits par le CEP.

Les impacts socio-culturels de la Polynésie nucléarisée

Il s’agit de documenter les impacts socio-culturels du CEP avec ses enjeux linguistique, géographiques, socio-économiques. Ce projet mobilisera des doctorants et/ou post-doctorants pour documenter ces héritages du CEP à deux échelles. Une socio-histoire des migrations générées par le CEP à l’échelle de la Polynésie française (PF) ambitionne d’établir une base de données des flux inter-îles depuis le début du chantier du CEP (1963) qui permette de dresser une typologie des migrations de travail dans toutes leurs dimensions :

  • historique : première entrée dans le salariat ou antérieure avec l’exploitation du phosphate ou autre),
  • économique : type et durée du contrat de travail, compétences
  • géographique : migrations pendulaires, définitives, sauts d’île à échelle de la PF voire du Pacifique avec la Nouvelle-Calédonie, ou hexagone, voire Europe (travailleurs Portugais).

On ciblera ainsi des terrains pertinents dans l’agglomération de Papeete et un ou plusieurs terrains de départ (Australes, Marquises ?) en vue d’une deuxième étude, qualitative, à l’échelle d’un quartier.

Enfin, nous postulons que les impacts socio-culturels du CEP se comprendront mieux dans un cadre élargi pour considérer les circulations (de choses, de personnes, d’idées) et permettre une approche comparative entre les différents sites d’essais depuis le choix du site polynésien, qui s’est fait dans un Pacifique déjà nucléarisé, jusqu’aux processus de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais. Le SOSI ambitionne à terme une étude comparative des héritages du CEP à la lumière des essais états-uniens et anglais dans le Pacifique, du choix du site aux indemnisations des victimes.

Porteur : Renaud Meltz, université de Haute-Alsace, Centre de recherches sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (CRESAT), Maison des Sciences de l'Homme du Pacifique

Les réseaux thématiques

Les recherches à l’INSHS s’appuient sur des groupements et réseaux qui produisent des ressources numériques inédites, dont une grande partie est en accès libre.

Les réseaux thématiques

En liaison avec ses partenaires, universités, grandes écoles et organismes de recherche, l’InSHS a pour vocation de repérer des thématiques émergentes ou structurantes à l’échelle nationale et à les organiser grâce à différents outils permettant une mise en réseau des chercheurs, des chercheuses et de tous les partenaires intéressés.

Les Groupements de recherche (GDR) fédèrent une communauté de laboratoires et de chercheurs/chercheuses autour d’une thématique scientifique émergente et/ou structurante :

Les Réseaux thématiques pluridisciplinaires (RTP) sont une formule institutionnelle souple et informelle regroupant des scientifiques appartenant à des disciplines différentes autour d’un thème particulier ou d’un objectif clairement défini. Le RTP est un outil d’assistance à la politique scientifique, chargé d’émettre des avis et des propositions.

Les Groupements d’intérêt scientifique (GIS) sont le fruit d’un partenariat entre des organismes de recherche, des partenaires institutionnels et/ou industriels destinés à rassembler des compétences et des moyens pour réaliser un programme de recherche déterminé. Les GIS sont des contrats et sont dépourvus de la personnalité juridique.

Calendrier pour l’ouverture d’un réseau au 1er janvier de l’année N

  • Année N-2

Septembre-Décembre : discussion entre les porteurs des projets (GDR, RTP, GIS), les directeurs adjoints scientifiques (DAS) disciplinaires impliqués et le/la DAS Réseaux de l’InSHS

  • Année N-1

Janvier : Discussion en réunion de direction et premier arbitrage des projets au niveau de l’InSHS (GIS, GDR et RTP) sous réserve des avis des sections du comité national (GDR)

Février : Finalisation des projets retenus et dépôts au comité national pour avis à la session de printemps (GDR) ; Préparation des projets de convention (GIS et RTP)

Juillet : Discussion en Réunion de direction après retour des avis des sections (GDR) ; Point sur l’avancée des conventions (GIS et RTP) ; Arbitrage final et inscription au budget de l’InSHS ;

Septembre : Envoi de la convention aux partenaires pour signatures (GIS et RTP).

  • Année N

1er Janvier : ouverture officielle du réseau (GDR, RTP, GIS)

Les prospectives scientifiques

L’InSHS lance une réflexion prospective collective. Pour ce faire, dès 2022, il participe, co-organise, conçoit des colloques et événements qui entrent dans ses priorités, et soutient des réseaux autour de thématiques structurantes ou en devenir ainsi que des ateliers réflexifs.

Valoriser, diffuser, partager l’information scientifique et technique

Les chercheurs CNRS de l’INSHS produisent chaque année 6 500 publications en moyenne, dont les deux tiers sont constitués d’articles scientifiques de revues et de chapitres d’ouvrages. Ils peuvent accéder à plus de 8 000 revues et à une cinquantaine de plateformes et bases de données  via le portail BIB-CNRS financé par le CNRS.

Les outils de l'information scientifique et technique

L’INSHS a mis en place différents outils pour valoriser et diffuser les résultats de la recherche scientifique, dont les publications et les données de la recherche :

  • un observatoire RIBAC pour analyser, caractériser et quantifier les activités et productions scientifiques de l’ensemble des acteurs de la recherche ;
  • VariSHS, une plateforme de Valorisation des Activités de Recherche des Ingénieurs SHS ;
  • JournalBase, une plateforme en libre accès bilingue pour interroger les revues en sciences humaines et sociales et comparer leur référencement dans les différentes sources et bases de données nationales et internationales ;
  • une politique de soutien aux revues scientifiques françaises en sciences humaines et sociales, pour aider à la professionnalisation des pratiques et promouvoir une meilleure diffusion et une plus grande visibilité ;
  • une charte pour rédiger les affiliations dans les publications des chercheurs ;
  • un réseau de correspondants IST, dans les unités de l’INSHS, pour favoriser la mise en commun et la diffusion des pratiques, outils et expériences et assurer le rôle d’intermédiaire entre l’institut  et ses unités ;
  • une politique de formation pour l’ensemble des acteurs de l’INSHS : écoles thématiques et actions nationales de formation
  • le soutien d’une vingtaine de réseaux professionnels liés au CNRS.

L’INSHS soutient activement, depuis une dizaine d’années, le libre accès aux publications et aux données de la recherche via la plateforme nationale HAL et l’infrastructure OpenEdition.

Ces outils et ces actions sont développés en coordination avec les grands acteurs de l’information scientifique et technique au niveau national – avec les infrastructures et les très grandes infrastructures de recherche (IR/TGIR) – et au niveau européen.

Analyse de la production scientifique

Il y a une nécessité, pour les sciences humaines et sociales, comme pour les autres sciences, de pouvoir disposer d’indicateurs numériques pour compléter l’évaluation des productions scientifiques par les pairs. Cependant, les sciences humaines et sociales présentent des spécificités qu’il faut prendre en compte comme la plus grande diversité des supports de publication (articles de revues mais aussi chapitre d'ouvrages en proportion importante), le maintien du multilinguisme, la présence de petites communautés de recherche sur des sujets très pointus (par exemple, sur les langues en voie de disparition) et l’absence de bases de données de référence pour les études bibliométriques.

Dans ce contexte, le conseil scientifique de l'institut et la direction de l'INSHS ont élaboré une base de données, appelée RIBAC, qui permet de recenser et de décrire de façon normée l'activité des acteurs de la recherche en Sciences Humaines et Sociales.

Publications

Les chercheurs CNRS permanents en sciences humaines et sociales ont produit annuellement environ 6500 publications en 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018. Les articles de revue et les chapitres d'ouvrage représentent près de 2/3 de la production totale.

Les différents types de publications scientifiques
​Les différents types de publications scientifiques produites par les chercheurs en sciences humaines et sociales entre 2011 et 2018
Publications 2017-2018 classées par type de document (Source RIBAC 2017 et 2018)
Publications 2017-2018 classées par type de document (Source RIBAC 2017 et 2018)

 

La répartition des types de publication est différente selon les champs disciplinaires.

Poids des principaux types de publications scientifiques des chercheurs et ingénieurs CNRS par section du comité national en 2017-2018
Poids des principaux types de publications scientifiques des chercheurs et ingénieurs CNRS par section du comité national en 2017-2018 

En « économie et gestion », plus des ¾ de la production correspondent à des articles de revue et des documents de travail (« working papers »). Plus des 2/3 des productions dans le domaine « Hommes et milieux : évolution, interactions » se font sous forme d'articles de revues et de rapports. Les linguistes (section 34), sociologues et politologues (sections 36 et 40), anthropologues (section 38) et géographes (section 39) produisent également davantage d'articles dans des revues que de chapitres d'ouvrage.

A contrario, il y a une prédominance en faveur des chapitres d'ouvrage dans la production des chercheurs et ingénieurs des domaines des « Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art » (section 35) et des historiens des mondes anciens (section 32) et modernes et contemporains.

part des articles de revue publiés par les chercheurs CNRS-SHS par section et par bases de données bibliométriques (WOS-SHS et Scopus-SHS) en 2017
Part des articles de revue publiés par les chercheurs CNRS-SHS par section et par bases de données bibliométriques (WOS-SHS et Scopus SHS) en 2017

 

En étudiant finement le recensement des articles de revue publiés par les chercheurs CNRS-SHS à partir de RIBAC et en les comparant avec le recensement des bases commerciales WOS et SCOPUS, on observe que 40% en moyenne du nombre total des articles publiés (RIBAC) se retrouvent dans Scopus, 12 % dans la base AHCI du WOS (Art and Humanities) et 18 % dans la base SSCI (Social Sciences) du WOS. Il y a de fortes disparités selon les communautés SHS. Si, pour les économistes de la section 37, plus des 2/3 des articles de revues enregistrés dans RIBAC sont recensés dans SCOPUS, ils ne sont plus qu’1/3 pour les historiens (section 32 et 33), les sociologues et juristes de la section 36, les anthropologues de la section 38 et les géographes de la section 39.  Les parts des articles recensés dans le WOS sont encore plus faibles et s’échelonnent entre un peu plus de 50 % pour les économistes (section 37) et environ 13 % pour les historiens (section 32), sociologues et juristes (section 36), anthropologues (section 38) et géographes (section 39). 

La répartition des types de publication est différente selon les champs disciplinaires.

 

Participation à des colloques des chercheurs CNRS de l’InSHS

L’activité « colloque » (communication et/ou organisation) est effectuée par 90,5 % des chercheurs et il n’y a pas de différences très importantes entre les disciplines (source Ribac 2012).

 

Activité « colloque » des chercheurs SHS
Activité « colloque » des chercheurs SHS par section du comité national

 

Presque 2/3 des colloques auxquels ont participé les chercheurs ont une audience internationale.

La presque totalité des présentations (95,7 %) se font sous la forme d’une communication orale. Les présentations sous forme de poster restent relativement peu nombreuses en SHS (source Ribac 2012).

 

Répartition des posters présentés par les chercheurs SHS
Répartition des posters présentés par les chercheurs SHS lors de manifestations scientifiques par section du comité national (source Ribac 2012)

 

La participation et le portage des projets et programmes de recherche financés sur contrats des chercheurs CNRS de l’InSHS

Environ 2/3 des chercheurs (64 %) ont déclaré être membres ou porteurs d’un programme de recherche. La répartition par section fait apparaitre une grande diversité de pratique d’une discipline à l’autre.

 

sections

Nbre de chercheurs membres ou responsables de programmes

Nbre de chercheurs total RIBAC 2012

%

31 - Hommes et milieux : évolution, interactions

80

97

82,5%

32 - Mondes anciens et médiévaux

160

225

71,1%

33 - Mondes modernes et contemporains

113

188

60,1%

34 - Sciences du langage

137

195

70,3%

35 - Sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art

113

202

55,9%

36 - Sociologie et sciences du droit

117

192

60,9%

37 - Economie et gestion

86

181

47,5%

38 - Anthropologie et étude comparative des sociétés contemporaines

91

166

54,8%

39 - Espaces, territoires et sociétés

109

135

80,7%

40 - Politique, pouvoir, organisation

135

196

68,9%

autres sections

13

21

61,9%

 Total

1154

1798

64,2%

 

Nombre de chercheurs CNRS de l’InSHS membres ou porteurs de projets en fonction de la typologie des projets

typologie des projets

nombre de responsables

nombre de membres

ANR

182

537

Divers national

81

335

Ministère

58

143

Europe

54

202

CNRS

51

112

Investissement d'avenir

46

131

Région

44

89

Divers international

27

333

Fondation

24

31

Université

16

44

Laboratoire

12

97

MSH

11

25

Mission archéologique

9

59

Privé

1

58

Total

616

2196

Diffusion publique de vos résultats de recherche

Chercheuse, chercheur au CNRS dans une unité de recherche copilotée par l’InSHS, vous rencontrez un problème, vous avez une question concernant la diffusion publique de vos résultats de recherche.

L’InSHS est à votre disposition pour échanger avec vous à ce sujet et vous guider le cas échéant vers l’interlocuteur pertinent au sein du CNRS.

Vous pouvez écrire à la directrice ou au directeur adjoint(e) scientifique qui suit votre unité et au pôle communication de l’InSHS.

Consubstantielle à la liberté académique, la liberté d’expression des chercheurs est un principe consacré et protégé par la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, par la jurisprudence du Conseil Constitutionnel et par le Code de la Recherche. Néanmoins, à l’image de tous les droits fondamentaux, l’exercice de la liberté d’expression doit s’effectuer dans le respect de la loi. Celle-ci pose en France un certain nombre de limites à la liberté d’expression pour la concilier avec d’autres principes fondamentaux : interdiction des injures et de la diffamation, de la provocation à la haine, de l’apologie du terrorisme ; protection de la vie privée et des secrets (secrets administratifs, secret industriel et commercial, secret des affaires), etc.

La prise de parole publique des chercheurs, ingénieurs et techniciens du CNRS est, par ailleurs, soumise au respect d’obligations statutaires et de principes déontologiques (Loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires), qui gouvernent l’activité de tout agent public, tenu au respect des principes suivants : Obligation de dignité, obligation de probité et d’intégrité, obligation d’impartialité, obligation de neutralité, du respect du principe de laïcité et obligation de non-discrimination, obligations de secret et de discrétion professionnels, obligations d’exécution des fonctions et d’obéissance hiérarchique.