Rencontre scientifique – Les effets de la pandémie de Covid-19. Documenter, décrire, analyser, 29-30 juin 2021
Cette rencontre scientifique a pour objectif, plus d’un an après le début de la pandémie de Covid-19 en France, de constituer un espace de partage et de discussion de résultats de la recherche en sciences humaines et sociales et santé publique au sujet de celle-ci et de ses effets. Elle privilégie l’analyse du contexte français. La dimension internationale, évidemment essentielle, fera l’objet d’initiatives ultérieures.
La recherche en sciences humaines et sociales s’est mobilisée de façon soutenue pour appréhender les effets à court terme de la pandémie, notamment en termes d’inégalités sociales et de vulnérabilités. Elle a également proposé des cadres de compréhension et élaboré des enquêtes pour rendre compte des formes de gestion politique de la pandémie et des manières qu’ont eues les personnes, les familles, les groupes sociaux d’en faire l’expérience et d’y réagir. Dans cette analyse, elle a tenu compte de différentes échelles, locales, territoriales, nationales.
Une question majeure qui traverse cette réflexion est celle de savoir si la pandémie ne fait que renforcer des situations préexistantes, ou si on peut l’envisager comme un événement qui ralentit, interrompt ou au contraire accélère certaines mutations en cours, qu’elles concernent les manières de vivre, de travailler, de se déplacer, de se socialiser, d’apprendre, de se cultiver et de se distraire, de produire et de consommer, d’être citoyen(ne). On sait par ailleurs qu’il y a des enjeux à afficher du nouveau, à faire valoir des ruptures ou l’existence d’une crise qui justifierait des mesures sanitaires et politiques exceptionnelles, à l’égard desquels s’impose un exercice de réflexivité.
Cette rencontre se concentre sur les connaissances élaborées depuis un an pour documenter, décrire et analyser les effets présents de la pandémie. Elle s’organise en quatre moments. Le premier, Le savant et le politique, sera dédié à l’analyse de la gestion politique de la crise et de ses effets éventuels sur la vie démocratique et ses institutions. Le second est consacré aux impacts et enjeux sanitaires et démographiques de la pandémie. Le troisième s’intéresse à la vie « ordinaire » en temps de pandémie : celle des individus, des familles et des groupes sociaux. Enfin, la quatrième session porte sur les angles morts de la crise et les effets indirects de la pandémie.
Cette rencontre scientifique s’inscrit dans le cadre d’une action pour les sciences humaines et sociales de la santé, implantée à l’hôtel à projet du Campus Condorcet, que le CNRS déploie avec le CNAM, l’EHESP, l’EHESS, l’EPHE, l’INED et l’Université Sorbonne Paris Nord, grâce à un financement dédié du MESRI. À cet ensemble de partenaires, se sont adjoints le RnMSH, l’Institut thématique de santé publique de l’Inserm, pour former le comité de programme de cette rencontre. Enfin, la plateforme SHS Santé et l’Institut Covid19 Ad Memoriam ont également souhaité collaborer pour élaborer cette rencontre.
* Présentation de la Coordination HS3P-CriSE
Le CNRS et l’Inserm ont créé, courant mars 2020, une Coordination HS3P-CriSE Crises sanitaires et environnementales – Humanités, sciences sociales, santé publique, en lien avec les principaux acteurs dans ce domaine, en particulier la Conférence des Présidents d’Université (CPU), l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’EHESP (École des hautes études en santé publique), sous l’égide des Alliances Athéna, Aviesan et Allenvi, et en coordination avec le Réseau national des MSH, ainsi qu’avec les TGIR SHS, en particulier Progedo, et avec l’initiative du World Pandemic Research Network créée par le réseau des Instituts d’études avancés.
La coordination s’est fondée sur le constat suivant : la santé humaine est primordiale pour les individus comme pour les collectivités. Aujourd’hui, et à la différence d’autres pandémies survenues au XXe siècle et au début du XXIe siècle, l’épidémie de la Covid19 suscite chez les gouvernants et les sociétés une ample réflexion sur leur capacité à répondre aux problèmes médicaux, politiques, juridiques, éthiques, économiques, culturels et sociaux qu’elle pose. Certains modes de production et de consommation, déjà aux prises avec d’autres défis, en particulier celui du changement climatique et plus largement des problématiques environnementales, commencent à être interrogés, tout comme les formes du vivre ensemble. Ces questionnements se posent à toutes les échelles, dans les régions et les territoires, dans une perspective nationale aussi bien qu’internationale.
Cette situation suscite un intérêt scientifique très vif des chercheurs et des chercheuses des domaines des humanités, des sciences sociales et de la santé publique. Plusieurs appels à projets échus, en cours ou à venir, soutiennent cet intérêt. Ils sont proposés par des agences de financement de la recherche au niveau national — ANR (Flash covid 19, RA- Covid-19, Résilience Coivd-19) — ou au niveau européen (H2020) ; par des régions ; des universités ; par des fondations ; des organismes publics ou des ministères. Les interventions se sont multipliées dans l’espace public ; des séminaires virtuels et des colloques sont proposés ; des appels à contribution circulent sur les réseaux et dans les communautés scientifiques ; des ouvrages et numéros spéciaux de revue sont publiés.
Dans ce contexte, le CNRS et l’Inserm se sont rapprochés pour faire émerger des initiatives structurantes dans le domaine en SHS et en santé publique autour de la recherche sur la Covid19 et, plus généralement, sur les maladies infectieuses et les grandes crises sanitaires et environnementales. La coordination « HS3P-CriSE – Crises sanitaires et environnementales – Humanités, sciences sociales, santé publique » travaille sous l’égide des alliances Athéna, Aviesan et Allenvi, et en lien avec les représentants des principaux acteurs dans ce domaine, en particulier la Conférence des Présidents d’Université (CPU), l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’EHESP (École des hautes études en santé publique). Elle agit en coordination avec le Réseau national des MSH, ainsi qu’avec les TGIR SHS, en particulier Progedo, et avec l’initiative du World Pandemic Research Network créée par le réseau des Instituts d’études avancés.
Le CNRS et l’Inserm ont désigné chacun un coordinateur, co-responsable de la Coordination : Marie Gaille, directrice de l’InSHS, CNRS, philosophe, directrice de recherche au CNRS ; Rémy Slama, directeur de l’IT Santé publique, Inserm, épidémiologiste environnemental, directeur de recherche à l’Inserm.
Le travail de la coordination est présenté sur le site dédié.