Histoire

La discipline historique vise à l’étude et la compréhension des sociétés passées, qu’il s’agisse des périodes protohistorique, antique, médiévale, moderne ou contemporaine, et quel que soit l’endroit du monde. Elle cherche à éclairer les évolutions mais aussi les permanences, les connections mais aussi les séparations, entre les sociétés, sur tous les continents, ce qui explique l’importance accordée à la dimension aréale des recherches, très présente au sein des laboratoires à dimension historique de CNRS Sciences humaines & sociales, dans les unités en France comme à l’étranger (UMIFRE). L’attention est particulièrement portée sur les formes d’organisations économiques, politiques, juridiques et sociales, sur les dynamiques et les itinéraires de peuplement, sur les sociabilités et les modes de regroupement humains, sur les circulations d’êtres vivants ou d’objets, d’idées ou de modalités d’action, de croyances ou de valeurs, sur les pratiques religieuses, spirituelles ou culturelles. Les rapports de pouvoir, de domination ou de subordination, la dimension multifactorielle des phénomènes sociaux, les formes de regroupements humains mais aussi les conflictualités, les protestations et les résistances sont au cœur des interrogations historiennes qui cherchent à en déceler les temporalités intrinsèques, les chronologies fines et les dynamiques – ou les freins – propres.

L’histoire est aussi, et surtout, un procédé de connaissance accordant une importance particulière à la recherche de traces, la constitution de corpus, la notion d’archives, l’administration de la preuve et l’analyse critique des sources. L’écriture de l’histoire, traditionnellement tournée vers l’étude des documents écrits (codicologie, diplomatique, épigraphie, paléographie, philologie), prend en réalité en compte une documentation de plus en plus variée (iconographique, matérielle, orale, paléoenvironnementale, audiovisuelle, numérique…) tandis que le développement de l’IA autorise une exploration de corpus documentaires toujours plus massifs. Ces sources obéissent à des modes divers d’analyse : fouilles archéologiques, travail de terrain, traitement audiovisuel, images et des sons, enquêtes statistiques, études de cas. L’histoire a ainsi recours à d’autres pratiques et d’autres outils : analyse de réseaux, lexicométrie, prosopographie, reconnaissance automatique de textes, de sons, d’images… Aussi, l’ouverture de l’histoire aux autres disciplines SHS (archéologie, anthropologie, droit, économie, sociologie, sciences politiques, économie…) comme aux disciplines représentées au sein d’autres instituts (archéosciences, acoustique, chimie, médecine, physique, sciences de l’information…) s’avère essentielle. Par ailleurs, la volonté de développer l’écriture publique de l’histoire conduit à l’essor d’écritures historiennes alternatives (bandes dessinées, blogs, documentaires, expériences immersives, expositions, films, podcasts, spectacles…).

La discipline historique donne lieu à des approches plurielles correspondant à des historiographies diverses, qu’il s’agisse d’approches épistémologiques, d’écritures, de méthodes, d’objets ou de problèmes soulevés. Le tout se déploie en faisant varier les échelles, de la micro-histoire, de l’histoire individuelle ou locale à l’histoire connectée, croisée ou métissée. L’étude des acteurs politiques, des événements et des conflits, longtemps exclusive, connaît de nouvelles impulsions, avec un intérêt porté aux empires, aux sociétés coloniales et à l’histoire mondiale, aux formes multiples d’organisation collective, à une histoire populaire ou située, aux violences. D’autres champs sont explorés : l’adaptation des sociétés aux conditions environnementales et climatiques ; la relation humain/animal ; le local et le mondial ; les questions de démographie, de générations et de filiations ; les systèmes économiques et sociaux ; le travail, les activités et les loisirs ; les circulations des savoirs, des sciences et des techniques ; les émotions, les sensibilités et les goûts ; l’intime ; le prisme du genre, des identités, des inégalités sociales… L’histoire travaille en outre sur l’interaction, voire la tension, entre les sociétés passées et contemporaines comme l’attestent les enjeux mémoriels et les usages sociaux et politiques de l’histoire. La discipline compte des unités aréales mais aussi des laboratoires thématiques

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