Cohabitation des gestes barrières : le port du masque incite au rapprochement physique

Résultats scientifiques

Yann Coello et son équipe du laboratoire SCALab (Université de Lille/CNRS) en collaboration avec un chercheur du laboratoire LilNCog (Université de Lille/INSERM/CHU de Lille) ont mis en évidence dans une étude publiée dans la revue PLOS ONE, un effet inattendu du port du masque sur les autres gestes barrières dans le contexte actuel de pandémie de Covid-19.

Éviter la propagation de la Covid-19 nécessite l’usage de gestes barrières tels que se laver les mains, porter un masque et respecter la distanciation sociale. Dans une étude nationale impliquant plus de 450 participants, l’équipe pilotée par Yann Coello a toutefois montré que ces gestes interagissent entre eux, confirmant ainsi l’importance des facteurs à la fois physiques, cognitifs et émotionnels dans la régulation des interactions sociales.

Les résultats obtenus sont potentiellement lourds de conséquences. En effet, face à une personne portant un masque, la distance sociale privilégiée diminue de 15 % par rapport à la situation où la personne ne porte pas de masque. Certains facteurs individuels amplifient cet effet comme le fait d’avoir été déjà infecté par le virus responsable de la Covid-19 ou de vivre dans une zone à faible risque.

Le port du masque induit ainsi une amplification de la confiance spontanément accordée aux porteurs de masques et du sentiment de sécurité. Ce biais cognitif conduit inconsciemment à favoriser le rapprochement physique, mettant en péril la distanciation sociale, un autre geste barrière également fondamental pour se protéger contre la Covid-19.

Référence

Contact

Yann Coello
Directeur du laboratoire Sciences Cognitives & Sciences Affectives (SCALab)