« L’humanisme judiciaire, j’y crois ». Entretien avec Robert Badinter (15 mai 2018)

Institutionnel

CNRS Sciences humaines & sociales tient à saluer la mémoire de Robert Badinter, en publiant cet entretien co-réalisé en 2018 par Hélène Bellanger, enseignante à Sciences Po et membre du comité de rédaction de Criminocorpus, à l'occasion du colloque « Procès Papon. 10 ans après ».

 

En 1981, entre les deux tours de l’élection présidentielle, Le Canard enchaîné dénonçait les activités criminelles de Maurice Papon sous l’Occupation. Le 8 octobre 1997, au bout de 16 années d’instruction, plus de 50 ans après les faits, Maurice Papon, ancien haut fonctionnaire de Vichy, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, comparaissait devant les assises de la Gironde pour crimes contre l’humanité et pour sa responsabilité dans la déportation de dix convois de déportation de Juifs de Bordeaux vers Drancy, soit près de 1 600 personnes dont de nombreux enfants. 

« L’humanisme judiciaire, j’y crois » A l’occasion du colloque « Procès Papon. 20 ans après », organisé à Bordeaux les 23-24 mai 2018, l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter (1928-2024) accordait un entretien à Hélène Bellanger et Philippe Souleau dans lequel il abordait successivement le contexte particulier de 1981, le traitement « ordinaire » par la Chancellerie de l’affaire Papon, la loi du 11 juillet 1985 ouvrant à la captation filmée des procès exceptionnels et historiques, le procès de Maurice Papon, la notabilité de l’accusé et, enfin, l’exigence d’une « justice irréprochable ».

A la fin de l’entretien, Robert Badinter livre son idéal d’une justice humaine : « On doit respecter chez celui qui est accusé et condamné la dignité humaine. Il y a une part d’humanité qui doit s’exercer au profit du condamné. Et c’est important de la conserver pour une justice qui, précisément, lutte contre l’inhumanité du crime. Ici git la difficulté de rendre la justice, ce qui n’est pas absolument perçu par tous nos contemporains ».

Nadine Dardenne, Centre pour les humanités numériques et l'histoire de la justice (CLAMOR)

L'humanisme judiciaire, j'y crois ! Entretien avec Robert Badinter

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Visionner les entretiens accordés par Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, à Denis Salas, président de l'Association Française pour l'Histoire de la Justice, en novembre 2021 :