L’interdisciplinarité en action : l’exemple des projets 80 Prime de la MITI du CNRS

Lettre de l'InSHS Autres Sciences des territoires

#INTERDISCIPLINARITÉS

Chaque année, la Mission pour les Initiatives Transverses et l’Interdisciplinarité (MITI) du CNRS soutient 80 projets de recherche interdisciplinaires en finançant des allocations doctorales d’une durée de trois ans, qui sont associées à un budget de recherche durant les deux premières années. La condition : que le projet soit proposé par des chercheurs/chercheuses relevant de deux instituts différents du CNRS. CNRS Sciences humaines & sociales bénéficie de ce fait, depuis 2019, d’une douzaine de contrats doctoraux chaque année. Retrouvez dans cette lettre et dans la suivante les projets sélectionnés en 2023. Les recherches présentées dans ce numéro s’intéressent majoritairement à l’environnement et associent donc naturellement CNRS Écologie & Environnement mais également CNRS Ingénierie ou CNRS Terre & Univers. 

Enquête collective et interdisciplinaire sur les risques et expositions industriels au Sud de Lyon - ECRIN

1
Couloir de la chimie lyonnais, vue du plateau des Clochettes à Saint-Fons © Chloé Hamant

La recherche ECRIN est une enquête collective et interdisciplinaire sur les risques industriels. Elle se veut attentive à la fois aux questions de santé au travail et de santé environnementale dans le bassin industriel de Lyon sud où sont implantées de nombreuses firmes fabriquant des produits chimiques et où plusieurs communes se caractérisent par des taux de pauvreté élevés selon les données de l’INSEE disponibles.

L’un des enjeux principaux est de mettre au point de nouvelles méthodes afin de documenter les atteintes à la santé des populations qui y résident et y travaillent. Il s’agit de croiser des méthodes qualitatives classiques en sociologie comme des entretiens et des archives, avec des méthodes innovantes consistant à mieux comprendre les expositions à des produits toxiques.

La recherche s’inscrit dans les sciences participatives. Le protocole d’enquête est élaboré avec les habitantes des zones industrielles du sud lyonnais. L’objectif est d’observer la manière dont les différents individus et groupes sociaux, caractérisés par leur niveau de revenu et leurs catégories socio-professionnelles, se saisissent des savoirs scientifiques qu’ils participent à produire. Il s’agira également de dépasser la frontière établie entre enjeux de santé au travail (sur les sites de productions des polluants, qui touchent principalement les salariés) et enjeux de santé environnementale (aux abords des sites de production, qui mobilisent principalement les riverains). 

La recherche s’appuie sur trois axes :

  • mettre en place un réseau de capteurs installés chez des habitants volontaires. Ils mesureront cinq polluants (SO2, NO2, H2S, NH3, COVs1 ) et produiront de nouvelles données sur les pollutions atmosphériques ;
  • réaliser des entretiens avec des salariés et des riverains afin d’identifier des problèmes de santé spécifiques sur ce territoire encore peu enquêté sous l’angle des effets sur la santé et l’environnement des pollutions chroniques ;
  • restituer les résultats et impulser de nouvelles mesures de prévention.

Cette recherche repose sur une collaboration entre des équipes en sciences humaines et sociales (laboratoire Triangle2 et équipe Recherches interdisciplinaires ville, espace, société - RIVES du laboratoire Environnement, ville et société3 ), en micro-électronique et chimie (Laboratoire Ampère4 , Institut des Nanotechnologies de Lyon5 ), et en biostatistiques et épidémiologie (Département Prévention Cancer Environnement, U1296, Inserm).

Porteuse : Gwenola Le Naour, maître de conférences, Triangle, gwenola.le.naour@sciencespo-lyon.fr

 

Évaluation de l’état de systèmes socio-écologiques de mangrove – EESSEM

2
Conversion de mangrove en bassins d’aquaculture à Santa Cruz (Brésil) © Julien Andrieu

Le projet interdisciplinaire EESSEM est proposé pour tenter d'améliorer la capacité de co-construire l'évaluation de l'état d'un système socio-écologique de mangrove qui tienne compte à la fois de l'écosystème et du bien-être des Populations Indigènes et Communautés locales (IPLCs) qui dépendent de la mangrove pour leur existence. Une telle évaluation doit être élaborée dans le cadre d'un processus de construction interdisciplinaire (biologie, écologie, géographie, anthropologie) et transdisciplinaire par la co-construction avec les divers acteurs locaux. Une réflexion collective conceptuelle est à mener pour définir, ensemble, l'état (bon, dégradé) d'une mangrove. L'originalité du projet est de relier des études issues des sciences sociales qui mobilisent les concepts du système socio-écologique mais peu de données environnementales, et les études en écologie qui produisent des données environnementales sans analyser la société dans le système. Il cherche à comprendre le système de valeurs et d'usages des IPLCs sans reproduire le biais d'une pensée exogène, néocoloniale. Cela servira à mieux évaluer comment les usages constituent des facteurs explicatifs des changements de l’état. En effet, certains usages peuvent affecter l'intégrité de l'écosystème, mais les IPLCs, avec leurs pratiques, savoirs et modes de gouvernance (droits d'accès et d'usage) peuvent être les garants d'un bon état de la mangrove, en assurant la préservation de l'intégrité de l'écosystème, et en garantissant la préservation de leurs valeurs. L'étude des relations entre les IPLCs et la mangrove permettra aussi d'évaluer si un mode de gouvernance atténue ou génère des inégalités et en quoi il contribue ou non à la préservation de la mangrove, en la couplant à une analyse robuste de la biodiversité (ADN-e, télédétection, botanique).

Cette recherche repose sur une collaboration entre le laboratoire Savoirs et Mondes Indiens - Pondichéry6  , le laboratoire Biodiversité Marine, Exploitation et Conservation7 , le laboratoire Études des structures, des processus d'adaptation et des changements de l'espace8 , Patrimoines locaux, Environnement et Globalisation (PALOC, UMR 208, IRD / MNHN), Bio-Impact et NEERI (les partenaires scientifiques au Brésil et en Inde).

Porteur : Julien Andrieu, maître de conférences, Savoirs et Mondes Indiens – Pondichéry, julien.andrieu@ifpindia.org

 

Réflexions pluridisciplinaires pour une approche écosystémique des grands fonds marins - ABYSSES

3
Image issue du parcours pédagogique créé par l’équipe du projet à l’occasion de la Fête de la science avec l’illustratrice Macha et la médiatrice scientifique Claire Marc

Les bouleversements écologiques et climatiques, auxquels est soumise notre planète durant ce siècle, conduisent aujourd’hui certains États à remettre en cause le régime juridique relatif à l’exploration et à l’exploitation de grands fonds marins, mis en place en 1982 par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Le projet ABYSSES propose donc d'analyser de manière pluridisciplinaire et par une approche écosystémique le régime juridique de ce commun global afin de s'interroger sur son aptitude à assurer une gestion durable des grands fonds marins aux échelles globale, régionale et nationale, à l'ère de l'anthropocène. Le projet, porté par des juristes, est fortement imprégné du droit puisque son objet même consiste à repenser le régime juridique des grands fonds marins. Toutefois de nombreuses autres disciplines y sont associées. D’une part, le projet réunit une équipe représentative en sciences humaines et sociales. La prise en compte des contextes économiques et sociaux de ces activités, notamment dans une perspective de gouvernance polycentrique et de transition écologique et sociale respectueuse des limites planétaires nécessite une telle collaboration. L'approche en anthropologie politique vient ainsi éclairer la recherche sur le contexte culturel qui entoure les mers et l'Océan et, plus largement, la représentation de la nature chez les différentes populations locales en soulignant le hiatus entre ces usages et représentations et les cadres juridiques et de gouvernance actuels. Cette approche est complétée non seulement par une approche en psychologie de l’environnement qui contribue à identifier les représentations des grands fonds marins au sein de la société largo sensu, mais aussi par une approche en science politique qui apporte à la recherche un décryptage essentiel des coalitions d'acteurs autour de la question de la gestion des grands fonds marins. Enfin, les sciences de gestion apportent les éclairages essentiels pour penser l'équilibre entre conservation et exploitation des milieux et analyser les institutions impliquées au travers du prisme des méta-organisations et des réseaux complexes d'acteurs. D’autre part, la recherche associe des chercheurs en sciences de la Vie et de la Terre afin d'éclairer le contexte scientifique, de mettre en perspective les incohérences juridiques quant à la définition d'espaces maritimes qui ne correspondent pas aux réalités écologiques, et de mesurer le degré de faisabilité des outils juridiques mis en place pour préserver l'environnement marin et ses ressources dans le cadre de l'exploration et de l'exploitation des grands fonds marins.

Cette recherche repose sur une collaboration entre le laboratoire Droits international, comparé et européen9 , le laboratoire Structure et Dynamique des Langues10 , l’Institut Méditerranéen d'Océanologie11 , et l’UMR-Institut de physique du globe de Paris12 .

Porteuses : Sophie Gambardella, chargée de recherche CNRS, Droit international, comparé et européen, sophie.gambardella@univ-amu.fr ; Pascale Ricard, chargée de recherche CNRS, Droit international, comparé et européen, pascale.RICARD@univ-amu.fr

 

Résilience du triptyque forêts-jardins-littoraux dans le contexte insulaire du Vanuatu – WEAVE 

5
Du champ à la ville
Sur l’île de Vanua Lava, au nord de l’archipel du Vanuatu (Pacifique Sud), un père de famille doit plusieurs fois par semaine apporter de la nourriture à son fils scolarisé en « ville ». Il doit pour cela
parcourir près de 20 km dans la journée en traversant rivières en crues et marécages infestés de crocodiles. Lors de son acte migratoire, il transporte avec lui des boutures et autres semences mais
aussi un corpus de connaissances sur ces plantes © Sophie Caillon

En écologie, il a été démontré qu'une forêt13 , une agriculture14 et un littoral15 plus diversifiés en espèces sont plus résilients ou stables dans le temps. Les porteurs du projet WEAVE souhaitent compléter ces travaux en mettant l'accent sur les liens entre ces différents compartiments écologiques. Ces liens peuvent être analysés non seulement en termes d'interactions écologiques (par exemple, flux de pollen, colonisation des milieux…), mais aussi en explorant la diversité des relations socioculturelles (par exemple, valeurs relationnelles, savoirs locaux, usages, pratiques, classification du vivant…). Le concept unificateur des contributions de la nature aux sociétés (IPBES) souligne à quel point la « nature » est indispensable au bien-être humain16 . Avec WEAVE, l’objectif est de tester l'hypothèse selon laquelle cette relation ou contribution réciproque17 entre les humains et les non-humains est nécessaire au bien-être bioculturel des humains et des écosystèmes18 . Pour cela, l’équipe de recherche va travailler sur la dynamique des connectivités bioculturelles entre ces trois espaces.

Plus précisément, elle cherche à mettre en évidence la façon dont les femmes, les hommes et les enfants du Vanuatu ont tissé, depuis des générations, des fils matériels et immatériels entre les forêts, jardins cultivés et littoraux. Cette complémentarité est particulièrement importante pour les habitants de nombreux systèmes insulaires d'Océanie qui, face à l’émergence d’événements météorologiques de plus en plus extrêmes et imprévisibles, doivent redoubler de créativité pour s'adapter.

L’équipe préconise une approche bioculturelle qui, en tenant compte de la multiplicité des valeurs, des connaissances, des pratiques et des ontologies, reconnaît les rétroactions entre la nature et la culture, et renforce ainsi la perspective des « humains en tant que partie de la nature ». Une analyse de réseaux socio-écologiques permettra de connecter de manière originale les connaissances, les pratiques et les modes de relation avec des inventaires naturalistes et linguistiques des espèces végétales et animales utilisées.

Cette recherche repose sur une collaboration entre le laboratoire Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés19 , le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive20 , le Centre de recherche insulaire et observatoire de l'environnement21 et le laboratoire Botanique et modélisation de l’architecture des plantes et des végétations  (AMAP, UMR123, IRD).

L'équipe de recherche — composée de Sophie Caillon (CNRS, ethnoécologue), Arnaud Banos (CNRS, géographe), Jérôme Munzinger (IRD, botaniste), Joachim Claudet (CNRS, écologue marin), et Cassandre Fernandez (doctorante CNRS, anthropologue) — est financée par deux projets de recherche interdisciplinaire (projet européen RISE-FALAH et le projet Prime80 du CNRS).

Porteurs : Arnaud Banos, directeur de recherche CNRS, Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés, arnaud.banos@cnrs.fr ; Sophie Caillon, directrice de recherche CNRS, Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive, sophie.caillon@cefe.cnrs.fr

 

Intégrer les espaces urbains marginaux dans l’analyse et la gouvernance du risque infectieux en Thaïlande et en Inde - One Urban Health

6
Cas de dengue et mobilités quotidiennes dans la région de Delhi: les limites de la surveillance épidémique face à la ville fonctionnelle
© Samuel Benkimoun, Géographie-cités

Afin de mieux contenir et anticiper les maladies infectieuses, un mouvement émerge depuis les années 2000, l'initiative One Health. Elle promeut une meilleure prise en compte de l'interdépendance entre santé humaine, environnementale et animale. Cette approche intégrée devient d'autant plus cruciale en raison du changement climatique et de la pression accrue sur l'environnement qui n'ont de cesse d'accroître le coût humain et financier des épidémies.

Alors que l’urbanisation tend à impacter la totalité de la planète, son expansion n’est guère convoquée lorsqu'il s'agit d'expliquer la diffusion globale de pathogènes. Certes, les recherches quant à la circulation des virus entre les villes abondent — il est reconnu que l'urbanisation du monde accélère les mises en relation et élargit leur portée, toutefois elle transforme aussi les environnements localement, en particulier les marges périurbaines.

Au carrefour des études environnementales, urbaines, foncières et sanitaires, le projet One Urban Health a pour objet l’intégration des franges urbaines en rapide transformation dans l’analyse du risque infectieux et de leur gouvernance en Thaïlande et en Inde. Il s'attache à étudier des territoires périurbains en voie d’artificialisation encore peu pensés en termes de risques zoonotiques alors qu'ils font pleinement systèmes dans des contextes d'urbain étendu. C'est une des limites actuelles des approches One Health. Marquées par l'expansion rapide des territoires urbains, la Thaïlande et l’Inde se caractérisent par des conversions du sol innombrables, peu maîtrisées et souvent inabouties, donc marquées par des friches. Ces environnements restent encore peu documentés dans une perspective One Health et à l'écart des systèmes de surveillance sanitaire, invisibles en quelque sorte.

La recherche doctorale inscrite dans ce programme s’appuiera sur les acquis et les ressources du laboratoire international de recherche Health, Disease Ecology, Environment and Policy22 dirigé par Serge Morand et basé à Bangkok, ainsi que sur les recherches sur les conversions foncières, les mobilités et la diffusion des maladies à vecteur conduits en Inde par Éric Denis et Olivier Telle du laboratoire Géographie-cités23 (CNRS / EHESS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Paris Cité). Olivier Telle est actuellement en affection temporaire à l’Institut de Recherche sur l’Asie du Sud-Est Contemporaine24 en Thaïlande.

Porteur : Eric Denis, directeur de recherche CNRS, Géographie-cités, eric.denis@parisgeo.cnrs.fr

  • 1SO2 : dioxyde de soufre ; NO2 : dioxyde d’azote ; H2S : sulfure d'hydrogène ; NH3 : ammoniac ; COVs : composés organiques volatils.
  • 2Triangle : Actions, discours, pensée politique et économique (UMR5206, CNRS / ENS Lyon / Sciences Po Lyon / Université Lumière Lyon 2).
  • 3Environnement, ville et société (EVS, UMR5600, CNRS / ENTPE / ENS Lyon / ENSA Lyon / Université Jean Monnet / Université Lumière Lyon 2 / Université Jean Moulin Lyon 3).
  • 4Laboratoire Ampère (UMR5005, CNRS / École Centrale de Lyon / INSA Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1).
  • 5Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL, UMR5270, CNRS / CPE Lyon / École Centrale de Lyon / INSA Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1).
  • 6Savoirs et Mondes Indiens - Pondichéry (UAR3330, CNRS / MEAE).
  • 7Biodiversité Marine, Exploitation et Conservation (MARBEC, UMR9190, CNRS / Ifremer / IRD / Université de Montpellier).
  • 8Études des structures, des processus d'adaptation et des changements de l'espace (ESPACE, UMR7300, CNRS / AMU / Avignon Université / Université Côte d’Azur).
  • 9Droits international, comparé et européen (DICE, UMR7318, CNRS / AMU / Université de Toulon).
  • 10Structure et Dynamique des Langues (SEDYL, UMR8202, CNRS / Inalco / IRD).
  • 11Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO, UMR7294, CNRS / AMU / IRD / Université de Toulon).
  • 12UMR-Institut de physique du globe de Paris (IPGP-UMR, UMR7154, CNRS / Institut de physique du globe de Paris).
  • 13Oliver T.H., Heard M.S., Isaac N.J.B., Roy,D.B., Procter D., Eigenbrod F. et al. 2015, Biodiversity and resilience of ecosystem functions, Trends Ecol Evol, 30: 673–684.
  • 14Renard D., Tilman D. 2019, National food production stabilized by crop diversity. Nature, 571: 257–260.
  • 15Bernhardt J.R., Leslie H.M. 2013, Resilience to climate change in coastal marine ecosystems, Annual Review of Marine Science, 5 : 371–392.
  • 16Pascual U., Balvanera P., Díaz S., Pataki G., Roth E., Stenseke M. et al. 2017, Valuing nature’s contributions to people: the IPBES approach, Current Opinion in Environmental Sustainability, 26–27 : 7–16.
  • 17Ojeda J., Salomon A.K., Rowe J.K., Ban N.C. 2022, Reciprocal contributions between people and nature: a conceptual intervention, BioScience, 72 : 952–962.
  • 18Caillon S., Cullman G., Verschuuren B., Sterling E.J. 2017, Moving beyond the human/nature dichotomy through biocultural approaches: including ecological well-being in resilience indicators, Ecology & Society, 22, art27.
  • 19Identité et Différenciation de l'Espace, de l'Environnement et des Sociétés (IDEES, UMR6266, CNRS / Université de Caen Normandie / Université Le Havre Normandie / Université de Rouen Normandie).
  • 20Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE, UMR5175, CNRS / EPHE-PSL / IRD / Université de Montpellier).
  • 21Centre de recherche insulaire et observatoire de l'environnement (CRIOBE, UAR3278, CNRS / EPHE-PSL / Université de Perpignan Via Domitia).
  • 22Health, Disease Ecology, Environment and Policy (HealthDEEP, IRL2021, CNRS / Université Kasetsart / Université Mahidol).
  • 23Géographie-cités (UMR8504, CNRS / EHESS / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Université Paris Cité).
  • 24Institut de Recherche sur l'Asie du Sud-est Contemporaine (IRASEC, UAR3142, CNRS / MEAE).