Procès Mandela: les archives sonores numérisées

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Le 17 mars 2016, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) a remis officiellement à la République d’Afrique du Sud les derniers enregistrements sonores numérises du procès de Nelson Mandela et des leaders du Congrès national africain (ANC). La numérisation de ces documents inscrits en 2007 au Registre « Mémoire du Monde » de l'Unesco, a été rendue possible grâce à l’implication d’Henri Chamoux, ingénieur d’études au sein du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Larhra, UMR 5190, CNRS / Universités Lumière-Lyon 2, Jean Moulin-Lyon 3, Grenoble Alpes / ENS de Lyon) et inventeur de l’Archéophone.

C’est en 1998 qu’Henri Chamoux crée l’Archéophone, seul appareil moderne capable de lire tous les formats de cylindres phonographiques de cire ou de celluloïd, tels qu'ils furent produits entre 1888 et 1929, et même plus tard. Ces enregistrements sonores sont fragiles et s'usent très vite s'ils sont lus sur des appareils d'époque. L'Archéophone, qui permet la transcription des cylindres sur CD, est désormais utilisé par les plus grandes archives qui possèdent de tels supports sonores. C’est ainsi que l’Ina et le Larhra ont conclu un accord, en novembre 2014, afin de réaliser la numérisation, dans les meilleures conditions techniques, des dictabelts du procès de Nelson Mandela, connu sous le nom de procès de Rivonia.

Les dictabelts numérisés et restaurés par l'Ina (230 heures de programmes audio en tout) sont des cylindres souples de vinyle tendu autour de deux rouleaux mis en rotation dans un appareil de lecture spécial. Communément employés entre 1947 et la fin des années 1970, ils ont servi de supports d’enregistrement du procès de Rivonia qui s’est tenu à Pretoria entre octobre 1963 et juin 1964, devant la Cour suprême.

Ce procès a fait l’objet d’un enregistrement en continu sur 591 dictabelts ; sept d’entre eux concernent la déposition de Nelson Mandela, le 20 avril 1964. Au terme du procès, Nelson Mandela avait été condamné à la prison à vie et avait purgé 27 ans de détention. Libéré en 1990, il devint quatre ans plus tard le premier président noir sud-africain, mettant officiellement fin au régime d’apartheid.

Ces enregistrements sont un témoignage unique des acteurs de l'histoire de l'Afrique du Sud et sont devenus les symboles de la lutte pour les droits de l'Homme et la dignité humaine dans le monde.

 

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Quelques dictabelts de Rivonia extraits de leur enveloppe
© Henri Chamoux

 

 

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Détail d'un dictabelt rouge du procès de Rivonia
© Henri Chamoux

 

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