Quand le Gyptis s’invite aux festivités d’arrivée de la flamme olympique à Marseille

Histoire

À l’occasion de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai prochain, une place particulière à l’entrée du Vieux port sera faite au Gyptis, réplique d’un bateau grec archaïque du VIe siècle av. J.-C construite dans le cadre d’un programme de recherche développé au sein du Centre Camille Jullian (UMR7299, CNRS / Aix-Marseille Université ).

En 1993, les travaux d’aménagement de la place Jules Verne à Marseille ont livré les vestiges du port antique de la ville, parmi lesquels ceux de l’épave Jules Verne 9 correspondant à l’un des tout premiers bateaux de pêche construit par les Grecs à Marseille dans le courant du VIe siècle.

Copie conforme d’un navire utilisé par les premiers colons grecs il y a 2 600 ans, le Gyptis est un projet unique pensé et dirigé à partir de 2013 par Patrice Pomey, directeur de recherche CNRS et ancien directeur du Centre Camille Jullian.

À l’origine, ce bateau était utilisé notamment pour la pêche au corail. Entièrement construit sur bordé et assemblé par des ligatures de lin, il fait partie de la famille des bateaux dits « cousus », aujourd’hui disparus en Méditerranée. La construction de sa réplique a permis aux archéologues de retrouver les gestes et les techniques d’autrefois.

Sa particularité : pas la moindre vis ni le moindre clou n’ont été nécessaires à l’assemblage du bateau. Seules des coutures et des ligatures de lin ont été utilisées par des spécialistes en archéologie expérimentale qui ont reproduit les gestes et le savoir-faire des charpentiers grecs de l’époque.

Aujourd’hui, le Gyptis, propriété de l’Université d’Aix-Marseille, est géré par l’association Arkaeos, qui s’occupe de sa maintenance et de ses navigations. Depuis sa construction, il a parcouru plus de 500 milles, dans la rade de Marseille mais aussi à Sète, Toulon, Olbia, Antibes et dans le lac Léman.

L’intégration du Gyptis au parcours de la flamme olympique constitue un lien entre le passé et le présent. Il manifeste aussi le savoir-faire d’une équipe composée d’archéologues et dendrologues du CNRS et de charpentiers navals au sein d’un fructueux dialogue interdisciplinaire.

La flamme olympique restera deux jours à Marseille, le temps de mettre en lumière ce projet exceptionnel.

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Contact

Giulia Boetto
Directrice de recherche CNRS, Centre Camille Jullian