Les corps pendulaires Le temps compté et décompté dans la BD // Les Rencontres d’Angoulême. Penser et comprendre la bande dessinée – Corps et BD – Dixième édition –

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Mercredi 20, jeudi 21, vendredi 22 novembre 2024

La bande dessinée possède une histoire et noue avec le temps une relation privilégiée. C’est ainsi que l’album Les Murailles de Samaris, de Benoît Peeters et François Schuiten, narre les relations entre deux cités inscrites dans un temps qui n’est pas compté. Quant aux corps, que ce soient ceux marqués par l’évolution de chaque être humain, ou ceux tributaires, et parfois façonnés, par les rythmes de la vie, ils ne peuvent s’échapper d’une case ou d’une planche, à condition de les observer. Jacques Tardi avait confié qu’ « une bande dessinée, ça ne coûte rien de plus à produire que du temps », sans s’attarder sur la posture des autrices et des auteurs, ni celle des lectrices et lecteurs.

 Les âges de la vie. Dès l’Antiquité, les hommes et les femmes ont partagé des conceptions de l’existence divisant la vie en plusieurs périodes. À certaines époques trois âges étaient retenus, à d’autres quatre, voire dix, prenant la forme d’une pyramide à gradins que l’on montait puis descendait. Chacun était considéré comme un passage et pouvait donner lieu à un rite, une fête ou une autre manifestation. Aujourd’hui, démographes et observateurs ajoutent le très grand âge. La bande dessinée n’est pas restée indifférente et s’est intéressée à tous les âges de l‘existence. Il s’agira de les restituer ou plutôt de s’interroger sur « la vie mesurée » dans les albums.  Les âges sont-ils véritablement distingués, avec quelles ressources graphiques, et quelles significations ? On peut aussi se demander, dans le sillage de Philippe Ariès, quelle importance est donnée à ces moments. Sont-ils véritablement des étapes vécues, ressenties, dessinées ?

Des nourrissons, des vieillards et des vieilles femmes habitent les cases et les planches. Certains de ces personnages jouent, sous la plume et le crayon des auteurs et autrices, le rôle de figurants, d’autres occupent les premières places. Parmi les héros juvéniles, le plus célèbre assurément est Little Nemo, créé par Winsor McCay en 1905. Chaque dimanche, jusqu’en 1914, l’âge du jeune dormeur reste identique dans les pages du dimanche. Peut-on retrouver d’autres personnages similaires qui soient destinés à toutes les lectrices et lecteurs, indépendamment de leur âge ?

Des personnages, parfois qualifiés de patrimoniaux, restent éternellement jeunes, comme Tintin ou Ric Hochet, en dépit de la reprise de la série à partir de 2015 par Zidrou et Simon Van Liemt ; d’autres ne subissent pas le poids des ans et sont figés dans un âge quasiment intemporel, mais fixé à un moment particulier de l’existence, à l’instar de Blake et Mortimer, de la Castafiore,  ou encore d’Astérix ou de Lucky Luke, sans oublier Gaston Lagaffe qui après une césure de vingt années revient  presque à l’identique. Même des créatures de papier comme Mister Natural ou Fritz the Cat, de Robert Crumb, restent inchangés. À l’inverse, quelques rares personnages prennent de l’âge, la chevelure se colore de gris, des rides apparaissent, le visage se transforme, devient presque émacié ou au contraire s’élargit et apparaît relâché. Blueberry vieilli progressivement, à un rythme lent mais inéluctable, d’un album au suivant. Alix Senator, de Valérie Mangin et Thierry Démarez, est devenu un homme mûr, éloigné du jeune et fringant Alix de Jacques Martin. Dans un autre registre, Lucien, le célèbre personnage de Margerin qui trône sur le parvis de la gare d’Angoulême, n’a pas pris une ride pendant des décennies, et puis, en 2008, 25 ans après sa première apparition, s’il a « toujours la banane », il porte un éternel blouson noir et un jean, il s’est épaissi, voire empâté. Barbarella, icone des années 1960, vieillit brutalement dans un album postérieur. Il importe de s’interroger sur l’immobilité apparente ou au contraire les transformations et le sens que l’on peut en donner. Dans le domaine américain, depuis les années 1980 et le Dark Knight Returns de Frank Miller, les auteurs n’ont de cesse de faire endosser au héros au costume de chauve-souris le rôle de l’homme vieillissant courbant sous la fatigue et sous les ans, jusque dans le très récent Batman Catwoman de Tom King. D’autres figures de (super) héros mûrs ou déchus seraient à explorer dans les séries de comics.

Les personnages de grands-pères et de grands-mères, garants d’un savoir, ou d’une tradition et nourrissant un lien particulièrement fort avec les enfants sont des figures centrales des récits pour la jeunesse, que l’on songe au grand-père de Cédric, à la grand-mère de Jojo ou bien dans les mangas, comme la grand-mère de l’autobiographique Nononbâ de Shigeru Mizuki qui en est l’archétype. En explorant cette figure cela donnerait à voir la manière dont la narration qui s’adresse à un enfant, ou du moins à un lecteur que l’on prend par la main se noue autour de ces figures de gardiens ou de conteurs.

Plus attendus, les récits biographiques et les bandes dessinées historiques illustrent le passage du temps. Simone de Beauvoir apparaît sous les traits d’une adolescente puis se transforme et le dessin se confond avec les représentations les plus communes, comme un calque posé sur les photos iconiques de la philosophe. Quant à Nina Simone, elle aussi prend de l’âge de page en page. Il en va de même pour Catherine de Médicis, Clemenceau, Churchill… Les autrices et auteurs mettent tout leur talent à forcer les traits, à souligner à l’aide de ridules et autres techniques visuelles, les transformations du corps qu’il conviendrait d’interroger.

À l’inverse, des personnages se trouvent rajeunis ; les auteurs et autrices, à l’aide d’un artifice éditorial, s’attachent à retracer leur jeunesse. Défilent alors Blueberry, Spirou et bien d’autres. Quelques-uns présentent une autre particularité, à l’instar du fantôme du Bengale apparu en 1936. S’il est affublé d’un costume qui épouse sa silhouette mais dissimule son visage, c’est notamment pour masquer le fait qu’il vieillit. Car, surnommé « l’homme qui ne meurt jamais », il est l’héritier d’une dizaine de générations. Le costume se transmet de père en fils. Rajeunissement et aspiration à l’immortalité mériteraient que l’on s’y arrête.

Du côté du lectorat les attentes se sont transformées. Le succès d’une série comme Les Vieux Fourneaux l’atteste. Les principaux personnages n’incarnent pas la sagesse ou les vieillards respectables. Peut-être correspondent-ils au vieillissement des lectrices et des lecteurs qui s’identifient avec eux, mais ils confirment aussi l’irruption d’une plus grande diversité des représentations corporelles. Il existe également un corpus de bandes dessinées pour qui la représentation et la réflexion sur la vieillesse sont une affaire politique et éthique, des personnes âgées pleines de désir signées Joyce Farmer dans les pages de Wet satin édité par Trina Robbins puis dans Sorties de secours à l’autoportrait de l’autrice en sportive chez Alison Bechdel dans Le secret de la force surhumaine où le corps lesbien apparaît dans sa traversée des âges, en passant par les questionnements sur le vieillissement du corps féminin dans son rapport au désir chez Catherine Meurisse, dans Scènes de la vie hormonale.

L’autobiographie engage ainsi une prise en compte du temps qui passe et des âges de la vie comme matière même qui constitue le récit, on peut ainsi s’interroger sur l’insistance avec laquelle la bande dessinée nourrit des récits d’enfance ou de jeunesse (Le petit Christian, Blutch, Pucelle, Florence Dupré La Tour), et beaucoup moins de vieillesse, comme le fait pourtant Baudoin dans Fleurs de cimetière. La pratique autobiographique peut aussi interroger la manière dont certains genres comme le carnet ou le journal s’arrêtent sur des âges de la vie et leur donnent une expansion narrative insoupçonnée comme les quatre cents pages dédiées à une poignée de mois de la vie amoureuse et sexuelle de Fabrice Neaud dans le tout récent Dernier sergentA contrario on pourrait étudier la manière dont la bande dessinée peut condenser les étapes de la vie et travailler l’ellipse des épisodes du vieillissement.

Les âges de la vie constituent assurément une grille de lecture pour saisir à la fois la présence des différents âges, les représentations données et les techniques déployées. Avoir conscience des âges de la vie c’est aussi une manière de prendre la mesure de son existence, de ses rythmes et de la finitude de chaque être humain, y compris s’il est de papier.

 

Les rythmes de la vie. Si les corps vieillissent et que chaque âge de la vie trouve des formes d’expressions graphiques et narratives dans la bande dessinée, comment les corps soumis au rythme de la vie courante sont-ils affectés par l’organisation qualitative du temps ? Comment les corps habitent-ils le temps ? Comment celui-ci, dans les manières concrètes de le vivre, agit-il sur le corps ? Comment les corps des personnages occupent-ils le temps dans lequel s’inscrivent leurs actions : temps de vie, de travail, de déplacement, de loisir, temps qui passe, temps qui stagne. Temps de la modernité en accélération constante, temps des machines et des techniques, de la production et de la frénésie des activités. Temps ressaisi, ralenti, reconquis, temps de l’inertie et de la flânerie, temps de pause et temps d’arrêt. Comment la bande dessinée prend-elle acte, notamment par le dessin, des relations de la vitesse et des corps ? Les corps accompagnent-ils l’accélération de la vie, telle que la sociologie du temps de Hartmut Rosa (Accélération. Une critique sociale du temps, 2010) l’a analysée ou bien, contraints et opprimés par le rythme de la vie moderne, celle qui naît avec l’industrialisation au XIXème, les corps trouvent-ils des espaces, des formes, des durées pour retrouver un temps habitable qualitativement ?

Les bandes dessinées présentent des états du corps qui les voient s’adapter, s’abîmer, épousant ou résistant au rythme qu’impose la vie, qu’on l’envisage comme expression d’un temps qui passe, d’un temps qui fuit trop vite, de l’enchaînement des activités plus ou moins rapide dans lequel sont pris les sujets. Les corps ont des capacités très variées à organiser de façon maîtrisée le rythme de leur action, le cours des jours ou des semaines, des années qui filent ou, à l’inverse, dont la lenteur peut peser, dans l’ennui ou dans la répétition. Corps en accélération, tel le corps de Charlot embarqué par la chaîne de production et ingéré par la machine, happé par son régime hyperfonctionnel, corps sans repos, corps avachis la journée passée, dans le temps du loisir et de la récupération, temps passif/actif du divertissement. Corps qui court, file, se précipite, dans les trains, les métros, au fil des escalators, temps urbain et hyper-concentré sur ses activités. Ou des corps, comme celui de Gaston, qui contrarient la rapidité de l’entreprise par une inertie qui impose une durée, celle des hommes lents, selon le beau titre de l’essai de Laurent Vidal (Les Hommes lents. Résister à la modernité. XVème ou XXème, 2020). Si le temps est vécu comme une pression, quelles marges les corps peuvent-ils trouver pour se donner pleinement comme source d’expériences et de subjectivation ? La question est-elle strictement moderne et liée à une forme dominante d’organisation du temps technique et industriel, ou bien des alternatives historiques ou des lieux lointains, étrangers, utopiques peuvent-ils offrir, dans les fictions graphiques, des manières de vivre dans des temporalités alternatives ? Les bandes dessinées qui se sont attachées à l’univers du travail déploient de multiples approches, mêlant le corps et le temps, à l’instar des études examinant la « mise en récit du travail scientifique » dont le temporalité est nécessairement longue, mais les biographies ouvrières montrent aussi l’usure des corps dans la durée, à l’instar de la série de Bruno Loth, Mémoires d’un ouvrier, bâtie à partir des souvenirs de son père, apprenti aux chantiers navals de Bordeaux dans les années 1930 jusqu’aux années 1950. La découverte d’un univers, l’espoir engendré par le Front populaire, la période de l’occupation, le travail dans les ateliers au moment de la reconstruction… modèlent les esprits et les corps et soulignent, s’il en était besoin, que les autrices et auteurs de bandes dessinées se montrent attentifs au passage du temps et à ses conséquences corporelles.

Ces questions peuvent donner lieu à des lectures synthétiques sur une série d’œuvres constituant un corpus, ou plonger dans le détail d’un auteur, d’un album ou de plusieurs. Les aires culturelles de la bande dessinée franco-belge, asiatique du manga ou anglo-saxonne des comics peuvent être interrogées selon des méthodologies et axes théoriques et critiques variés. Les rythmes de la vie ne sont pas seulement individuels. Une grande partie de la bande dessinée historique met en scène des foules en mouvement. La série Révolution (trois albums à ce jour) qui s’ouvre pratiquement avec la répression d’avril 1789 et se poursuit pendant le déroulement de Révolution française l’illustre. Dans le deuxième opus, dû à Grouazel et Locard, les corps sont pris dans l’événement, celui des émeutes, des prestations de serments, des marches pacifiques, des mouvements de panique comme des mouvements de liesse. Chaque moment n’est pas la reprise ou le calque de l’autre. De la sorte, se manifeste bien un rythme singulier et unique. Les personnages qui baguenaudent ne ressemblent pas à ceux qui communient, qui s’indignent ou encore partagent un moment de sidération. Au fil du temps, les corps changent, parfois se mettent presque à l’unisson de l’événement d’autres fois apparaissent presque anachroniques. Une autre série, dédiée, à la Commune de Paris, signée par Raphaël Meyssan, adopte un style graphique particulier pour répondre à l’imaginaire visuel du XIXe siècle. Les corps sont pris dans la tourmente. Se succèdent l’euphorie, l’abattement, l’espoir, puis le désespoir. Un des personnages de 1871 feuillette une édition illustrée des Misérables et la figure de Causette, créée en 1862, surgit. Les corps des personnages se mêlent aussi aux réminiscences de la mémoire. Dans un registre similaire, Pierre Alary a adapté un roman de Sorj Chalandon et son récit, qui se déroule dans l’Irlande contemporaine, joue avec la chronologie, en gros de 1974 à 2008, et le corps des protagonistes.

 

Ce que le temps de la bande dessinée fait aux corps. De manière générale, il peut être intéressant de se pencher sur les rythmes du corps que le découpage, le tressage et la narration en bande dessinée mettent en scène, prennent en charge ou remettent en question. Roland Barthes l’avait suggéré à propos des écrivains. Erwin Dejasse a décrit le dessin de bande dessinée comme une musique et Thierry Groensteen a analysé le fonctionnement du découpage comme une rythmique : les rythmes vitaux et artistiques du corps seraient ainsi à analyser au regard de ces spécificités narratives et mimétiques du médium.

L’art de la danse mais aussi sa pratique amateure en bande dessinée mériterait qu’on s’interroge à nouveaux frais sur ce que le découpage temporel fait aux rythmes du corps graphique d’une génération d’auteurs et d’autrices (Baudoin, Blutch) à une autre (Brecht Evens, Les Rigoles, Juliette Mancini, Éeils, Tara Booth, How to be alive, Paul Descamps, Zboing Zboing). Toute autre mise en scène d’une pratique sportive ou artistique du corps dans la bande dessinée serait à étudier au prisme des rythmes temporels du geste, du mouvement et de la vitesse et de leur représentation. Des études portant sur la représentation symbolique de la vitesse d’un corps qui se dédouble, qui se pare de traits de vitesse, ou qui s’efface dans un tourbillon dans la bande dessinée seraient à prolonger (Laurent Guido, Eike Exner, Ryan Holmberg).

Certains états-limites du corps sont également des prismes par lesquels le temps mis en scène met à l’épreuve la narration de bande dessinée, comme l’état de sommeil. Ainsi comme l’écrivait Proust « un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes », il serait ainsi profitable d’interroger les récits de rêves en bande dessinée, les récits de prise de drogue ou d’altération de la conscience qui deviennent matière à la reconstruction du fil des heures et des minutes.

Les régimes d’intermédialité dans les compositions des planches de bande dessinée mettent en exergue l’hétérochronie spécifique des corps de bande dessinée dans leur rapport au temps qui s’écoule, que l’on songe à la photographie qui saisit le corps à un instant, son punctum (chez Crepax, Frédéric Boilet, Emmanuel Guibert, Alison Bechdel), au cinéma qui le déploie dans une séquence (chez Forest, Buzzelli, Blutch) ainsi qu’au cinéma d’animation (Cappart et Dejasse) ou à l’écriture qui en sécrète une conscience (chez Posy Simmonds, Fabrice Neaud).

 

Depuis Genette, et avec la rénovation des outils de la narratologie, qui ces vingt dernières années est revenue avec la bande dessinée sur des questions de temps et de durée (Kai Mikkonen) jusqu’à prendre en compte le temps appréhendé par le corps du lecteur dans le courant post-classique (Raphaël Baroni, Greice Schneider) il conviendrait d’intégrer à l’étude des rythmes du corps dans la bande dessinée, l’étude du corps temporel du lecteur et de ses âges. De l’étude de la périodicité de la lecture de bande dessinée à l’oculométrie qui calcule le temps et la vitesse que met le corps du lecteur à parcourir une planche (Neil Cohn, Nicolas Louveton), tout un champ demeure à explorer. On pourrait également trouver profit à reprendre la distinction de Philippe Marion sur l’hétérochronie de la bande dessinée et son rapport au corps du lecteur en action, et la confronter aux nouvelles formes médiatiques de la bande dessinée numérique dont la lecture engage le corps différemment. On pourrait ainsi s’interroger sur la manière dont le corps du lecteur est soumis temporellement à l’objet éditorial et livresque de la bande dessinée : l’impatience du jeune lecteur attendant le numéro de son magazine préféré, la ritualisation du rangement de la collection de bandes dessinées, la bande dessinée comme objet du voyage et du déplacement dans la pratique de lecture du manga.

Enfin, on pourrait interroger la manière dont la bande dessinée, dans ses formes temporelles, contraint ou révèle les corps du récit et de la représentation. En effet, le strip dans sa concentration ne traite pas la durée de la même manière que la planche de gag, sans parler du récit au long cours. Certains modes de production de la bande dessinée, comme la constitution en industrie de la production de bandes dessinées aux États-Unis du XIXe siècle au milieu du XXe siècle peuvent affecter le régime de représentation des corps dans le temps qui leur est imparti : temps de la production et temps laissé par l’espace de la planche hebdomadaire ou du strip quotidien, car comme le rappelle Art Spiegelman, « la bande dessinée est du temps converti en espace ». L’humour corporel du burlesque est-il tributaire de cette concentration dans le strip et la planche ? En revanche, le temps de production alloué aux livres de bande dessinée appelés désormais « roman graphique » dans la période contemporaine offre des narrations du corps bien plus introspectives, que l’on pense aux récits intergénérationnels du corps chez Chris Ware de Jimmy Corrigan à Rusty Brown ou bien aux récits du corps vieillissant et malade chez Ludovic Debeurme dans La Cendre et l’écume (2022). Ainsi une véritable étude matérielle du temps de production de bande dessinée serait à mener sur son impact sur l’émergence de représentations du corps et de sa vie propre. Et pour finir l’impact du temps de production d’une bande dessinée serait à étudier au regard des corps d’auteurs et d’autrices dans une perspective sociologique : les périodes de production, la fatigue, le vieillissement, les accidents du travail.

Colloque organisé par la MSHS de Poitiers, avec la collaboration de la CIBDI et de Magelis. Avec le soutien de l’EESI, du CRIHAM, du FORELLIS, de BDGEN, et du Réseau Régional de Recherche en Nouvelle Aquitaine sur la bande dessinée (3RBD).

 

Les propositions de communications (1000-1500 signes) et une courte notice bio-biblio (300-500 signes) sont à adresser, avant le 15 avril, à

– Frédéric Chauvaud (frederic.chauvaud@univ-poitiers.fr)

– Irène Le Roy Ladurie (irene.le.roy.ladurie@univ-poitiers.fr)

– Denis Mellier (denis.mellier@univ-poitiers.fr)

 

Le retour des expertises aura lieu le 15 mai

Les organisateurs prennent en charge les nuitées, les repas, les frais d’inscription et la publication des actes sous la forme d’un véritable livre.

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