© Francis Kramarz

Francis KramarzEconomie et gestion

Advanced Grants

Centre de Recherche en Économie et Stastistique (CREST), CNRS, GENES, École Polytechnique

 

Francis Kramarz a été directeur du CREST (Centre de Recherche en Économie et Statistique), le centre de recherche joint de l’École Polytechnique et de l’ENSAE, jusqu’au 1er janvier 2020. Professeur à l’ENSAE, après avoir été professeur associé à l’École Polytechnique, professeur invité à Yale, mais aussi membre du Groupe d’Experts sur le SMIC, du Conseil d’Analyse Économique, du Conseil d’Orientation pour l’Emploi et de la commission Attali, Francis Kramarz concentre ses efforts sur son enseignement et sa recherche pour laquelle il cherche à évaluer le rôle des réseaux, réseaux sociaux (familiaux ou professionnels) comme des réseaux d’entreprises (groupes, lien donneur d’ordre – sous-traitants etc.) dans la performance des entreprises (croissance, emploi, etc.) et le devenir professionnel des salariés. Pour cette recherche, il a reçu un « grant » européen (ERC) de 1,7 million d’euros, décrit ci-dessous. En parallèle, en tant que (ex-)directeur du CREST et directeur de la recherche de l’ENSAE, il participe à la construction de la nouvelle université de Sciences et de Technologie, l’Institut Polytechnique de Paris.

Outre ses travaux scientifiques, il a écrit (avec Pierre Cahuc) « De la précarité à la mobilité: vers une sécurité sociale professionnelle » (2005) et plus récemment (avec Philippe Tibi, en 2016) « Plus de Marché Pour Plus d’État » préfacé par Emmanuel Macron, livre qui a reçu le Prix Turgot en 2017. Francis Kramarz est diplômé de l’École Polytechnique (1976), de l’ENSAE (1981) et est titulaire d’un doctorat en sciences économiques.  Il a été élu Fellow de l’Econometric Society en 2013 et Fellow de la Society of Labor Economists en 2019.

FIRMNET - Firms and Their Networks

Les entreprises sont de plus en plus fragmentées ; la production est moins souvent réalisée « en interne ». Les entreprises achètent des intrants à l'étranger. Les tâches sont le plus souvent découpées en plusieurs parties. Certaines sont délocalisées, d'autres sont sous-traitées. Les entreprises achètent également des services à d'autres entreprises, locales ou internationales. Elles fournissent bien sûr des intrants à d'autres entreprises. Le changement technique, l'internet et la mondialisation facilitent cette division du travail entre entreprises au sein d’une économie mondialisée. Afin d'étudier la structure et le comportement des entreprises dans ce monde en mutation, il faut donc examiner les relations que ces entreprises ont établies avec leur environnement et comment ces relations façonnent leurs réponses aux chocs économiques, le Covid-19 en étant le plus récent exemple. Le projet vise à construire une vue en réseau de l'entreprise, en abordant des questions appliquéesen s’appuyant sur des modèles théoriques et économétriques.

Le programme de recherche comprend quatre Work Packages (WP) étroitement liés entre eux. Les deux premiers sont empiriques et se concentrent sur la manière dont les réseaux sociaux (WP1, sur la Suède) et les réseaux de clientèle (WP2, sur les exportateurs français et leurs clients internationaux) aident les entreprises à être résistantes face aux chocs. Dans ce monde où les entreprises sont fragmentées et spécialisées, le réseau de clients et de fournisseurs permet d’assurer la réalisation de différentes tâches. Les entreprises peuvent aussi s'appuyer sur les relations sociales de leurs employés (liens familiaux, relations au sein du conseil d'administration…) pour trouver de nouveaux fournisseurs de biens et de services, embaucher des travailleurs ou faire face aux difficultés financières en cas de récession. Des données administratives mesurant les résultats économiques des entreprises (tels que la production ou la valeur ajoutée), les résultats de leurs employés sur le marché du travail (tels que l'emploi, les salaires ou la structure des métiers pratiqués) aident à évaluer leur résilience. Le troisième, WP3, ajoute une dimension d'optimisation ainsi qu'une perspective structurelle aux questions soulevées dans le WP2. Il examine une théorie de la production en réseau et du commerce entre entreprises dans un cadre d'équilibre général où les acheteurs rencontrent les vendeurs pour remplir des tâches de production. Le modèle génère des prévisions micro- et macro-économiques. Enfin, inspiré par les problèmes rencontrés dans le WP1 et le WP2, le WP4 fournit des outils économétriques pour comprendre l’appariement entre agents économiques (généralement des travailleurs et leur entreprise employeuse ou un exportateur et ses acheteurs internationaux) en présence de réseaux qui mettent en relation des travailleurs ou des entreprises. Ces outils seront appliqués aux questions soulevées dans les WP1 et WP2, en utilisant les mêmes sources de données.

 

Mots Clefs :

Économie du travail, microéconométrie, ensembles de données appariées employeurs-employés, entreprises et travailleurs dans le commerce international

Centre de Recherche en Économie et Stastistique (CREST)