Anthropologie en partage : l'InSHS valorise l'anthropologie dans sa diversité

Lettre de l'InSHS Anthropologie

#Zoom sur...

Priorité disciplinaire de l'InSHS, l'anthropologie bénéficie en 2022 d'un éclairage particulier au sein de l'Institut des sciences humaines et sociales. L'objectif est d'offrir, grâce à un ensemble d'actions ciblées, une plus grande visibilité aux recherches et donner à voir la diversité des approches et des travaux qui font la richesse de notre discipline.

Ne pouvant tout embrasser ni prétendre à l’exhaustivité, le comité de coordination a souhaité privilégier l’angle du « partage », notion largement consubstantielle de la discipline anthropologique1 . Les objets d’étude et les terrains sont incroyablement divers et si tous font la part belle aux catégories émiques (celles des personnes étudiées) pour rendre compte de la complexité des situations observées, les méthodologies de travail et la manière d’exprimer les analyses sont également d’une grande diversité. Grâce aux outils de communication du CNRS, nous allons ainsi, tout au long de l’année, mettre en valeur les programmes de recherche, les événements et les publications que les collègues pourront nous signaler. Une page dédiée sur le site de l’InSHS est, dès à présent, consacrée à l’anthropologie en partage. De même, une rubrique récurrente dans la Lettre de l’InSHS visera à mettre en avant des projets en cours, des projets finalisés et particulièrement importants pour notre discipline et des projets innovants, notamment, mais pas que, autour des sciences partagées et des écritures innovantes. Enfin, un blog autour de l’anthropologie dans son inter- et pluridisciplinarité devrait être prochainement ouvert sur le site de CNRS Le Journal afin de montrer la manière dont l’anthropologie dialogue avec les autres disciplines au sein des sciences humaines et sociales et en dehors.

Parallèlement à ces actions de communication autour des projets existants, le focus Anthropologie en partage va être ponctué d’actions plus spécifiques visant à toucher un public élargi. C’est ainsi que nous avons sollicité les collègues femmes anthropologues pour participer à la Journée des femmes et filles de sciences le 11 février dernier. Quarante magnifiques portraits ont été publiés sur le compte Twitter de l’InSHS mettant en valeur non seulement la variété des profils mais également des institutions de rattachement au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Très prochainement, un concours de photographies de terrains va vous être proposé : nous espérons que vous serez nombreux à participer.

Mais revenons aux articles de ce dossier qui ouvre officiellement notre année de mise en valeur des recherches en anthropologie. Très différents dans leur forme, leur méthodologie et leurs modes de restitution, les quatre projets présentés ici témoignent de la diversité des objets et des terrains actuels en anthropologie, ils ont en commun l’ambition de la comparaison, de la co-construction et de l’ancrage dans la société. C’est ce que nous explique Michèle Baussant dans son article sur les recherches en sciences humaines et sociales menées depuis plusieurs années au Centre français de sciences sociales (Cefres) à Prague où l’anthropologie participe à construire un espace de recherche collaboratif au sein de l’espace européen si malmené actuellement. C’est également le cas d’Émilie Stoll qui, par son travail sur l’histoire des plantes, permet d’appréhender les migrations en France sur un angle tout à fait renouvelé. Christophe Broqua, quant à lui, explicite la manière dont les anthropologues ont été impliqués dans l’enquête collecte du Mucem sur le VIH-Sida, permettant de retracer l’histoire sociale et politique de cette épidémie. Ces deux projets de recherche ont la particularité d’avoir donné lieu à des expositions grand public, visibles encore actuellement : l’un au Jardin des Plantes à Paris et l’autre au Mucem à Marseille. Les recherches décrites par Christophe Broqua partagent avec celle présentée par Gabriel Orlandi la volonté d’impliquer les groupes sociaux dans la définition de l’objet d’étude. Qu’elles soient nommées « sciences participatives » ou « recherche collaborative », ces projets font la part belle au dialogue entre chercheurs, chercheuses et société, dialogue stimulant et indispensable mais qui n’est pas sans difficultés et ambiguïtés. Enfin, nous ne voulions pas célébrer l’anthropologie sans rappeler que Fariba Adelkhah est arbitrairement retenue prisonnière en Iran depuis le 5 juin 2019. Grâce à Béatrice Hibou qui a répondu à trois questions autour des recherches de Fariba, nous rappelons avec force le soutien du CNRS pour parvenir à sa libération dans les plus brefs délais.

Caroline Bodolec, DAS InSHS

  • 1Ce groupe est composé de l’équipe de suivi de la section 38 – Anthropologie et étude comparative des sociétés contemporaines à l’InSHS : Caroline Bodolec, Maria-Pina Selbonne et Nicolas Claudon ; du pôle communication de l’InSHS : Armelle Leclerc, Nacira Oualli et Marie Mabrouk ; de deux membres de la section 38 du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) : Anne Monjaret et Jérôme Courduriès, d’une collègue graphiste du LESC : Emmanuelle Seguin ; d’une représentante de l’Association Française d’ethnologie et d’anthropologie (AFEA) : Frédérique Fogel.