Gouvernance, justice et santé

Droit
Histoire
Auteur(s)
Collectif
Publication
mars 2020
Appartenance
Centre d'histoire judiciaire (CHJ)
Éditeur
Centre d’Histoire Judiciaire de Lille

Depuis la fondation des premières universités, la médecine et le droit ont été des disciplines ayant bénéficié de leurs propres facultés. Chacune de ces disciplines a pour vocation de former ses étudiants à la gouvernance : gouvernance du corps physique humain pour les médecins, gouvernance du corps social et politique pour les juristes.

À travers les siècles, ces deux gouvernances se sont constamment rencontrées, tantôt pour se renforcer mutuellement, tantôt pour promouvoir des intérêts divergents. Ce recueil, issu des travaux du Centre d’Histoire Judiciaire de Lille, retrace quelques étapes marquantes de ces rencontres entre deux cultures représentant le binôme Droit et Santé, plus proches l’une de l’autre qu’on ne pourrait le croire.

La nouvelle pandémie a déjà remis en cause notre gouvernance sanitaire, économique et sociale. Au-delà, c’est l’ensemble de la gouvernance publique qui est atteint. Les rapports entre responsables politiques, professionnels de l’engagement sanitaire, mais aussi les juristes, sont bouleversés dans l’état d’urgence. Or, comme les expériences du passé le rappellent, l’état d’urgence et l’état de droit ne font pas bon ménage. Il faudra, une fois la crise passée, repenser notre gouvernance à l’aune de cette nouvelle expérience.

Depuis quelques années, le Centre d’histoire judiciaire à Lille a précisément entamé une réflexion sur les rapports entre les acteurs de la gouvernance, de la santé et de la justice. Cette réflexion porte sur des exemples divers empruntés à la longue durée historique, du moyen âge au XXIe siècle. C’est l’objet de sa nouvelle publication Gouvernance, santé et justice (Lille, Centre d’histoire judiciaire, 2020, ISBN 2-910114-32-5). Certes, on y retrouve des cas d’épidémies, mais aussi tout un éventail d’autres questions spécifiques susceptibles d’inspirer la recherche fondamentale en amont d’une nouvelle conception nécessaire de notre gouvernance sanitaire. Cette gouvernance, comme toute autre gouvernance publique, ne pourrait faire l’économie de l’expertise juridique. Celle-ci ne peut se borner à une tâche auxiliaire et technique vouée à renforcer les mesures d’urgence que la crise impose, elle doit aussi veiller, au-delà des restrictions de tout ordre, au maintien des valeurs fondamentales de justice sociale et de l’état de droit qui sont les piliers de nos sociétés démocratiques.